Cette fermeture suscite la crainte de milliers d'employés que compte cette société et de la classe ouvrière nationale. La contagion. Les entreprises étrangères activant en Algérie viennent d'être contaminées par le virus de la crise financière. Le Groupe Michelin Algérie est mis sous perfusion. L'entreprise est dans l'obligation de cesser ses activités industrielles pour 12 jours. «Le groupe français de pneumatiques Michelin va fermer son usine d'Alger du 29 décembre au 9 janvier en raison de la baisse de ses exportations», a annoncé, hier, un des ses porte-parole. Cette cessation d'activité est due, selon les responsables de l'entreprise, au fait que «nos ventes sont à la baisse en particulier sur les marchés à l'export». Aussi, la date de l'arrêt des activités de Michelin-Algérie semble bien réfléchie puisqu'elle ne compte que six jours ouvrables pour cause de fêtes de Moharam, Achoura et la fin de l'année. La décision de ralentir temporairement l'activité de son usine d'Alger, la semaine prochaine, est incontestablement liée à la crise financière mondiale. La société subit mal le ressac. D'autant plus que le groupe français a indiqué réduire son activité dans la plupart de ses usines dans le monde pour faire face à la crise et mieux maîtriser ses stocks. «Cette décision prise dans un contexte lié à la conjoncture économique mondiale est conjoncturelle et ne remet pas en cause la stratégie à moyen et court terme de Michelin en Algérie», tente-on de rassurer. Sans préciser le volume exact de la baisse de ses exportations à partir d'Algérie, le porte-parole de Michelin a souligné que cet arrêt ne va pas affecter le millier de salariés de Michelin en Algérie qui prendront des congés durant cette période. Il faut dire que cette fermeture suscite la crainte de milliers d'employés que compte cette société et de la classe ouvrière nationale. Ainsi, le temps aura donné raison au parti de Louisa Hanoune qui déclarait à chaque fois que la crise est chez nous et que des milliers de salariés sont menacés. Joint au téléphone, Ramdhane Taâzibt, membre du bureau politique a souligné, que la position du Parti des travailleurs sur la question est claire. Il a noté que, dans la majorité des cas, les mises en congé précèdent les licenciements. «La crise économique fait ravage au niveau des constructeurs automobiles et plusieurs sites de production sont fermés dans le monde, livrant au chômage des milliers de salariés», a-t-il souligné. Il a appelé, dans ce contexte, l'Etat à reprendre les activités de cette entreprise au même titre que Arcelor Mittal. «L'Etat doit prendre les dispositions nécessaires pour préserver les emplois et protéger les travailleurs», a-t-il déclaré avant de souligner que les moyens aussi bien financiers que techniques existent pour le faire. Sur sa lancée, notre interlocuteur ajoute que l'emploi est une question de sécurité nationale et non seulement sociale. M.Taâzibt a ajouté que la manne financière et les solutions pour remettre en marche les 1500 entreprises publiques fermées existent. «Il faut que l'Etat mobilise notre argent et prenne les initiatives pour répondre aux questions d'urgence», a-t-il souligné.