Dans la foulée des conséquences que l'Algérie est en train de subir à l'ombre de la crise économique mondiale actuelle, la dévaluation de la monnaie nationale (le dinar) ne passe plus inaperçue. Mieux, elle fait de plus en plus débat sur la scène nationale. En effet, la conjoncture internationale aidant, un dollar américain qui s'échangeait, il y a six mois, à 62 dinars seulement, est passé, à la fin du premier trimestre de l'année en cours, à un peu plus de 73 dinars. La devise européenne, elle aussi, s'est raffermie face à la monnaie nationale, puisqu'à la fin du mois de mars dernier, la valeur d'un euro dépasse les 96 dinars, alors qu'au mois d'octobre 2008, un euro équivalait 87 dinars seulement. Une lecture comparative de cette évolution fait dire aux analystes que la monnaie nationale a subi, en l'espace de six mois, une dévaluation, implicite ou volontaire, qui est de l'ordre de 12%. Ceci, en tout cas, se fait ressentir sur le marché national et, pour le constater, il suffit de tenir compte de l'évolution à la hausse des prix à la consommation constatée ces derniers mois. Mais, sans inquiétude aucune, il faut reconnaître que le recul de la monnaie nationale par rapport aux devises de référence sur le marché international est perçu, dans un sens global, comme étant positif du fait de la marge de manœuvre qu'il donne à l'économie nationale de s'éloigner de la zone à risque de la crise financière mondiale actuelle. Car, faut-il préciser, cette dévaluation plus ou moins relative (12%) est susceptible d'être interprétée comme un moyen de stimuler l'activité économique par la consommation, et cela permet d'éviter la récession. En Algérie, dont le marché financier n'est pas directement lié au marché international, la crise mondiale actuelle n'a commencé à se faire sentir que lorsque le Centre national des statistiques des douanes (Cnis) a révélé l'évolution des indices du commerce extérieur durant le premier trimestre de l'année en cours, qui enregistre un recul de la valeur des exportations de l'ordre de 42% par rapport aux trois premiers mois de l'année d'avant (2008), et une hausse des importations de l'ordre de 10% pour la même période. Or, ce recul a été systématiquement prévisible depuis que les cours du brut ont entamé une tendance baissière sur le marché international dès l'été 2008. En outre, pour les plus avertis parmi les analystes et les observateurs, la dévaluation du dinar, qui vient d'être constatée à présent, a été prévisible dès que la crise mondiale actuelle a commencé à étendre son effet contagion à travers le monde entier, alors qu'au départ elle est restée confinée aux Etats-Unis avec l'éclatement de la crise des crédits hypothécaires, dite des subprimes. Concernant la situation en Algérie, le recul sur la balance du commerce extérieur se confirme en tout cas et si la conjoncture internationale actuelle s'inscrit dans la durée ce recul ne fera que persister davantage. D'ailleurs, certains observateurs estiment qu'en perspective des conséquences de cette conjoncture internationale, le gouvernement a opté pour des mesures « préventives » comme celles relatives au réajustement du commerce extérieur et la révision du mode de traitement des dossiers relatifs à l'implantation des entreprises internationales sur le marché local. Sur ce plan, quel qu'il en soit, le gouvernement est en droit d'être averti en se mettant en garde pour endiguer les retombées d'une conjoncture internationale difficile. M. Amani