L'utilisation des enfants par les mendiants et plus particulièrement les femmes, prend de plus en plus d'ampleur. Les caméras de surveillance installées dernièrement par la Sûreté de wilaya au niveau de plusieurs quartiers de la ville d'Oran, seront désormais exploitées par le dispositif de lutte contre l'utilisation des enfants par les mendiants dans la capitale de l'Ouest, apprend-on de ce corps de sécurité. L'interpellation, mardi dernier, d'une mendiante de 34 ans utilisant ses deux enfants âgés respectivement de 7 ans et de 10 mois, a motivé le recours aux données fournies par ces outils technologiques de surveillance, indique-t-on. La mise en cause, chez qui a été trouvée une somme de 7250 dinars représentant les gains engrangés durant sa «journée de travail», a été écrouée sous les chefs d'inculpation d'exploitation d'enfants en bas âge à des fins de mendicité, précisent les mêmes sources. La jeune femme, habitant la ville d'Arzew à partir de laquelle elle effectuait des navettes quotidiennes jusqu'a El Hamri, avait jeté son dévolu sur ce quartier populaire de la capitale de l'Ouest pour faire la manche, du matin au soir, exposant ainsi ses deux enfants aux aléas climatiques, à la pollution et aux dangers de la circulation routière, souligne-t-on à la Sûreté de wilaya. L'utilisation des enfants par les mendiants et plus particulièrement les femmes, est un phénomène qui prend de l'ampleur dans la ville d'Oran, selon les enquêtes diligentées par la section chargée de la protection de l'enfance de la Sûreté de wilaya. Au mois d'août dernier, une affaire similaire a été traitée par les mêmes services, grâce aux données fournies par les caméras de surveillance, rappelle-t-on. Une mendiante de 18 ans, qui «opérait» au niveau de la gare routière du quartier des «Castors», utilisait, quant à elle, ses deux frères et le fils de l'une de ses voisines. L'observation de ses mouvements révélés par les caméras de surveillance, a mis à nu le stratagème qu'elle utilisait pour amadouer les passants et les voyageurs empruntant la gare. En effet, avant d'entamer sa journée, la jeune femme prenait le soin de s'affubler, ainsi que ses «outils de travail» que sont les trois enfants, d'accoutrements misérables pour attirer sur son sort l'attention des bienfaiteurs potentiels. Une fois sa journée terminée, la jeune fille, en possession de laquelle une somme de 1300 dinars a été trouvée, au moment de son interpellation, remettait ses habits neufs pour regagner son domicile, avant de revenir le lendemain au même endroit et avec les mêmes accoutrements, explique-t-on à la Sûreté de wilaya qui compte intensifier les actions de lutte contre ce phénomène et endiguer sa prolifération.