Les gérants des établissements de la conduite automobile exigent leur contribution aux décisions prises par le ministère des Transports. Les gérants d'auto-école sont furieux. En plus des multiples problèmes dans lesquels ils sont noyés, voilà qu'un nouveau programme d'enseignement vient aggraver leur calvaire. Et pour cause, ils menacent d'entamer une grève vers la mi-janvier prochaine si ce programme n'est pas retiré ou au moins révisé. Selon les responsables des établissements de la conduite automobile, ce programme, imposé par le ministère des Transports selon leurs propos, est irréalisable en Algérie. Motif: il porte des recommandations imaginaires pour certaines manoeuvres. A titre d'exemple, le slalom entre cônes sur 500 à 700m de long et 7 à 8m de large. Cette mesure nécessite d'abord la mise en place de circuits adéquats réservés uniquement à cet effet. Pour ce faire, «il faut au moins un circuit par commune. Chose inexistante pour le moment», estime le président de la Fédération nationale des auto-écoles, Ahmed Zineddine Audia, dans un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction. «Ce manuel de formation à la conduite automobile est importé de France, il n'est pas adapté à l'Algérie», affirme M.Audia. Et de poursuivre: «Dans ce manuel, on demande de s'entraîner sur des points de vitesse de 110 km/h, alors que dans notre pays, la vitesse est limitée à 80 km/h notamment pour un débutant. Il ne faut pas oublier qu'on a des voies express et non pas des autoroutes.» M.Audia insiste sur l'implication des représentants des auto-écoles pour tout ce qui se rapporte à l'enseignement de la conduite automobile. Ainsi, il a déclaré sur un ton ferme: «En tant que syndicat, nous exigeons notre contribution aux décisions prises par le ministère des Transport en relation avec notre travail.» A noter que l'application de ce manuel de formation exige l'enseignement du programme dans sa globalité. C'est-à-dire, 25 séances de formation théorique en plus de 30 leçons de formation pratique. Cela nécessite un délai de deux mois minimum avant la programmation du candidat à la première épreuve théorique. Or, actuellement, chaque épreuve se déroule juste après la fin de chaque niveau afin d'aider le candidat à bien mémoriser tous les cours enseignés. L' autre fausse note de ce programme, relevée par les experts de la conduite automobile, a trait au délai d'ajournement du candidat ayant échoué dans son examen à un mois au lieu d'une semaine. A ce titre, M.Audia explique qu'«en faisant nos calculs sur trois passages en moyenne par épreuve, nous allons nous retrouver avec une moyenne de 6 à 7 mois sans compter les deux mois de formation et son premier examen, à savoir l'épreuve de circulation». Le président de la Fédération nationale des auto-écoles interpelle, de ce fait, le ministre des Transports, Amar Tou, afin de «geler ce programme jusqu'à sa révision en collaboration avec les représentants des auto-écoles». Et de conclure: «Nous réitérons notre bonne volonté à oeuvrer à la réussite d'un programme national d'apprentissage de la conduite des véhicules à moteur et non pas un programme pour un fond de tiroir.»