Touchante, parfois bouleversante, et attendrissante est l'écriture poétique de cette femme qui se réconcilie enfin, avec sa voix intérieure... La poésie, elle l'exerce depuis qu'elle est toute petite. Elle se souvient qu'enfant, la maman de sa copine, pour les endormir, leur contait non pas une berceuse mais leur récitait de longs pans de poèmes. Depuis, Kaliam, l'anagramme de Malika Benzid, n'a de cesse de poursuivre sa passion pour les vers, afin d'enchanter et d'abreuver son auditoire de ses mots et de leur mélodie. Fascinante et pleine de grâce, nous l'avons rencontrée dimanche dernier à la galerie d'art Benya où elle animait un récital poétique, accompagnée au chant par la sublime Nora. Kaliam nous confia que s'est sa rencontre avec le célèbre écrivain Amine Maâlouf qui fut décisive pour elle dans la poursuite de son aventure poétique. Après avoir lu son opéra L'amour de loin qui lui a inspiré un poème, puis assisté à son second opéra Adriana moteur et rencontré enfin son auteur, Malika avoue avoir été assez culottée et lui demandera ses coordonnées. Amine Maâlouf s'exécute et ils restent en contact. C'est ainsi qu'encouragé par le père de Léon l'Africain, le poème verra fleurir d'autres textes réunis aujourd'hui dans ce recueil, édité à compte d'auteur. Depuis, Kaliam se fera remarquer par deux maisons d'édition. Un projet de poésie musicale est né. L'un dans les deux langues berbère et français, qui sortira au printemps aux éditions Sefrabert et en France, aux éditions du Bout de la rue, sous l'intitulé Seuls mes rêves ont de ses nouvelles. La poésie pour cette licenciée en économie est «un exutoire», confie-t-elle, «le seul moyen dit-elle qui me permet d'exprimer et de fouiller le fond de l'humain et partager des émotions avec les gens. Je suis amoureuse de la langue française...». Et si la poétesse a choisi d'appeler son recueil Logomancie, ce n'est pas fortuit, il signifie divination à travers les mots. En effet, la poésie de Kaliam est belle, harmonieuse, ficelée avec tendresse et rime. Ses sujets de prédilection sont l'amour-passion et parental, la mélancolie, l'inceste, la mort, mais aussi l'espoir et l'amertume. Kaliam met à nu son coeur et son émotion au service du beau et du verbe, touchant, qu'elle arrive à transmettre avec chaleur et vérité.