Drame n Plus de 200 enfants ne pourront jamais prétendre ni à une éventuelle greffe rén-ale, ni à une scolarisation, ni même à une vie normale à cause d'une mauvaise prise en charge. C'est le triste constat fait par Abdelaziz Ranhih, SG de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, qui a tiré la sonnette d'alarme, tout en affirmant que près de 6 millions de personnes souffrent d'insuffisance rénale en Algérie. Parmi eux, 13 000 sont dialysés. Le nombre global des malades chroniques dépasse les 8 millions. M. Rahnih s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée, hier, par le réseau des associations des malades chroniques au forum d'El Moudjahid. Il a dressé un tableau peu reluisant de la situation des personnes atteintes de maladies chroniques, précisant qu'il est nécessaire d'asseoir durablement et équitablement les bases fondamentales de la greffe rénale dans notre pays. Selon le coordinateur de ce réseau, Abdelhamid Bouallag, «le ministre de la Solidarité n'a pas, à ce jour, répondu favorablement à nos appels alors que son département ministériel a pour devoir d'apporter aide et assistance à cette catégorie de citoyens qui souffrent de maladies chroniques». L'orateur rappellera les recommandations retenues lors de la célébration du «Printemps du patient» qui s'est tenue le 1er avril à la BN sous le parrainage du président de la République. Ce qui est regrettable, selon lui, c'est qu'en vérité sur le terrain la réalité est amère. A titre d'exemple, il a mis le doigt sur le cas des malades atteints du cancer du foie qui sont menacés en raison du défaut de prise en charge effective nécessitant une transplantation qui doit être effectuée par des spécialistes étrangers. D'autre part , l'orateur dira que le problème de la contractualisation entre la CNAS et les hôpitaux provoque un véritable déséquilibre chez les malades. «Des réunions de travail se tiennent en ce moment avec le ministère de la Santé pour débattre de la question.» Mais en attendant, c'est au ministère de la Solidarité de recenser les malades démunis et de les prendre en charge, a encore ajouté l'orateur. Pour ce qui est du problème du déplacement de ces malades, il souhaiterait une décentralisation des structures spécialisées pour faciliter les traitements et minimiser le coût des soins. Le conseiller scientifique du réseau, le docteur Benachenhou, plaide pour la création des moyens adéquats pour assurer la qualité de la prise en charge qui permettrait d'alléger la douleur des patients en leur évitant le pire. Pour cela, il dira qu'il faut «mettre le paquet pour une meilleure sensibilisation et éventuellement la prévention en souhaitant une plus grande implication des pouvoirs publics». Par ailleurs, le docteur Benachenhou dira encore : «Voilà un an que nous avons sollicité les autorités concernées par " voix de correspondance officielle ". Cependant, dira-t-il, tous nos appels sont restés sans suite ce qui nous amène à nous demander où vont ces budgets alloués à cet effet.