L'Orient a vu sa journée gâchée par la défaite de l'un de ses représentants, en l'occurrence la Chine. Continent le plus peuplé de la planète, l'Asie, qui accueille pour la première fois de l'histoire la phase finale d'un Mondial, a vu sa journée gâchée par la défaite de l'un de ses représentants, en l'occurrence la Chine. Le hasard du calendrier a fait coïncider le match contre le Costa Rica avec l'anniversaire du massacre de la place Tiananmen, il y a 13 ans. Malheureusement, la solennité ne fut pas célébrée à sa juste valeur par un peuple avide de démocratie et de liberté. Grâce à un jeu alléchant en toucher et en rapidité, la Corée du Sud, l'un des deux pays-hôtes du mondial, s'est offert la première victoire en Coupe du Monde de football de son histoire en s'imposant avec la manière face à la Pologne (2 à 0), à Busan. Jamais un pays organisateur n'avait perdu son premier match, mais jamais la Corée du Sud n'avait gagné une rencontre de Coupe du monde en cinq participations. A l'issue de cette victoire, les Coréens ont mis fin à la deuxième série à la plus grande joie des 50.000 inconditionnels Coréens du stade de Busan qui ont assuré une fervente ambiance tout au long de la rencontre. Même s'il n'a pas fait mieux, l'autre coorganisateur, le Japon, n'a pas démérité. En obligeant les «Diables rouges» belges au partage des points, les Japonais ont inscrit leur premier point. Battus à trois reprises lors du Mondial-98, les joueurs nippons ont, devant leur enthousiaste public, arraché une unité qui leur permet de rêver à une qualification pour les huitièmes de finale. Pour les guider vers les sommets, les trois Asiatiques ont, en effet, confié les rênes de leur sélection à des Européens. Le Serbe Bora Milutinovic est le timonier des Chinois. Il est entré dans la petite histoire pour avoir déjà dirigé, avec succès, quatre équipes nationales (Mexique, Costa Rica, Etats-Unis, Nigeria) en phase finale de Coupe du monde. Le Japon s'est assuré les services d'un autre grand voyageur, le Français Philippe Troussier, qui a exercé ses talents en Côte-d'Ivoire, en Afrique du Sud, au Nigeria et au Burkina Faso. Où il a gagné le surnom de «sorcier blanc». La Corée du Sud enfin a choisi le Néerlandais Guus Hiddink, ancien sélectionneur des Pays-Bas et vieux baroudeur du circuit des plus grands clubs européens. Ces trois mercenaires ont la redoutable mission de faire briller des nations où la passion du football s'est jusqu'alors plus exprimée sur les écrans de télévision ou chez les bookmakers que sur les terrains. Le quatrième représentant asiatique, l'Arabie Saoudite, a été étrillé le 1 juin par l'Allemagne. Une défaite 8 buts à 0 perçue comme une humiliation sur le continent. Avec l'entrée en lice du dernier groupe, aujourd'hui ou nous suivrons particulièrement le représentant africain, la Tunisie, la boucle sera bouclée. Après les bonnes prestations du Sénégal, du Cameroun et à un degré moindre du Nigeria, voici venu le temps des Asiatiques qui démontrent, une fois de plus, qu'il n'existe plus de petites équipes.