Les candidats ont moins d'un mois pour collecter les 75.000 signatures et déposer leurs dossiers de candidature. La date de la présidentielle se précise. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a avancé trois dates éventuelles pour la tenue de l'élection présidentielle de 2009. Le scrutin aura lieu, selon le ministre, soit le 26 mars prochain, le 2 ou le 9 avril prochain. Rappelant que, selon la Constitution, l'élection présidentielle doit être organisée dans les 30 jours qui précèdent la fin du mandat du président en exercice, M.Zerhouni a précisé que le mandat actuel de 5 ans du président Abdelaziz Bouteflika «se termine légalement le 18 avril». Si l'on tient compte de la première date avancée, à savoir le 26 mars prochain, la convocation du corps électoral devrait intervenir à la fin du mois en cours, plus précisément le 25 janvier prochain. Dans tous les cas de figure, la convocation du corps électoral se fera avant le 7 février prochain. Délais obligent! La Constitution est claire. Le président procèdera, par décret présidentiel, à la convocation du corps électoral 60 jours avant la date du scrutin. Le coup de starter sera, ainsi, donné dans moins d'un mois. Comme nous l'avons déjà souligné dans nos éditions précédentes, les choses s'accélèrent sur le terrain par rapport à ce rendez-vous. Si bien que l'annonce de M.Zerhouni a pris de court la classe politique nationale. Le programme des partis est complètement chamboulé par cette annonce presque «inattendue». Les formations politiques n'ont plus de temps à perdre. Elles ont en tout et pour tout, moins d'un mois pour la collecte des 75.000 signatures et le dépôt de leurs dossiers de candidature. Notons que la loi électorale n'accorde aux candidats à l'élection présidentielle que quinze jours après la convocation du corps électoral pour déposer leurs dossiers (y compris les signatures exigées) auprès du Conseil constitutionnel. Pour l'heure, le PT, le RCD et En Nahda, bien qu'ayant affiché leur intention, n'ont pas encore tranché quant à leur participation. Absorbées par les problèmes internes et la situation socioéconomique, ces formations risquent d'être grillées par le temps. Pour le PT, la question n'est même pas à l'ordre du jour. «Nous n'avons pas encore abordé cette question», nous a affirmé, hier, un membre de la direction du parti. Le PT réunira son comité central, probablement ce week-end, pour mettre fin au suspense et présenter son candidat. De son côté, le RCD ayant conditionné sa participation par la présence des observateurs internationaux au scrutin, n'a plus de prétexte pour annoncer sa candidature. Le parti fait face à une crise interne. Saïd Sadi risque de perdre ses atouts. Quant au mouvement En Nahda, il ne sait plus sur quel pied danser: présenter son propre prétendant ou soutenir la candidature de Abdallah Djaballah dans le cadre de l'Alliance islamique? Les tractations se font dans la discrétion totale. Cependant, le retour du zaïm de la mouvance islamiste sur la scène politique est loin d'être une illusion. Outre ces partis, d'autres personnalités politiques et d'anciens responsables se préparent dans l'ombre. Selon les observateurs de la scènenationale, l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, serait parmi les prétendants au palais d'El-Mouradia. A moins de 90 jours du jour «J», seuls quatre candidats ont annoncé la couleur. Il s'agit de Moussa Touati du FNA, Ali Faouzi Rebaïne de AHD 54, de Ali Zeghdoud du RN et de Omar Bouacha, leader du parti Infitah. Ce désintérêt pour la présidentielle laisse les observateurs perplexes. Ailleurs, la campagne présidentielle se prépare une année avant. La scène politique nationale sombre dans la léthargie. Concernant la déclaration de candidature du président de la République au rendez-vous de 2009, elle interviendra juste après la convocation du corps électoral, indique une source bien informée. Sur ce point, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a déclaré que les délais légaux permettent au Président de temporiser sa candidature. Sur le plan organisationnel, la machine est déjà mise en branle. Le gouvernement de Ouyahia a tout ficelé. Budget, dispositif sécuritaire, tous les moyens logistiques sont, d'ores et déjà, mobilisés pour assurer un bon déroulement du scrutin. La Commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle a été installée dimanche dernier. Cette commission vise, selon le Premier ministre, à réunir les conditions requises pour la bonne organisation, la transparence et la régularité de cette consultation. Comme gage de garantie, le gouvernement a donné son aval pour la présence d'observateurs internationaux.