L'application du système de régulation de la production agricole de large consommation est-elle à même de réguler la commercialisation de la pomme de terre? L'heure est à l'évaluation. A cet effet, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a présidé, cette semaine, une rencontre avec les stockeurs de la pomme de terre. Tenue au siège du ministère, cette réunion a permis d'évaluer la deuxième étape de l'application du système de régulation de la production agricole de large consommation, notamment en ce qui concerne la régulation du marché de la pomme de terre. Les travaux ont, également, porté sur les mesures adéquates pour consolider ledit système. Se voulant rassurant, M.Benaïssa a indiqué que Syrpalac est susceptible de protéger aussi bien l'agriculteur que le consommateur. Il a estimé que grâce aux efforts consentis par les 266 stockeurs de produits agricoles, présents sur le territoire national, l'on se dirigera progressivement vers la professionnalisation de la filière pomme de terre. Ce plan, rappelons-le, entre dans le cadre de la politique du renouveau de l'économie agricole et rurale. Revenant sur les résultats obtenus pendant le premier trimestre de l'application du Syrpalac, Rachid Benaïssa a indiqué que les premiers six mois de cette expérience sont fructueux. Toutefois, en dépit des performan-ces réalisées durant cette période, il n'en reste pas moins que l'amélioration des résultats obtenus reste tributaire de la «correction» des anomalies relevées. Par ailleurs, M.Rachid Benaïssa a indiqué que son département se fixe l'objectif de doubler la production de la pomme de terre de deux millions de tonnes, la quantité produite actuellement, à quatre millions de tonnes. Aussi, il a fait savoir que l'opération de stockage de 100.000 tonnes de pomme de terre commencera la semaine prochaine. Cela concerne le surplus de la pomme de terre récoltée, c'est-à-dire que sa mise sur le marché ne sera que profitable à l'équilibre des prix. Tout en demeurant optimiste quant à la possibilité d'atteindre cette quantité, le docteur Benaïssa demeure conscient que cela ne peut se faire sans la mise en place de conditions d'un stockage performant et adéquat à même d'éviter que les efforts des agriculteurs soient réduits à néant. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a estimé important, voire indispensable, de corriger les anomalies relevées lors de la première étape de l'application du système de régulation de la production agricole de large consommation. Durant cette phase, pas moins de 121.000 tonnes de pomme de terre ont été stockées. Cette quantité, enregistrée le 15 août, a été en deçà de celle espérée et qui était de 150.000 tonnes. Mis en oeuvre en juillet 2008, ce système a été conçu pour faire face aux perturbations qu'a connues le marché de produits de large consommation durant l'été dernier. A l'époque, les fluctuations importantes des prix avaient soulevé une carence de taille, l'absence d'une stratégie de production. Pour ainsi dire, l'échec du Plan national pour le développement agricole (Pnda) était consommé. En ces temps de crise économique qui dure, asseoir une politique fiable de développement durable de l'agriculture revient à mettre notre pays à l'abri de toute mauvaise surprise.