La crise géopolitique russo-ukrainienne profitera-t-elle à l'Algérie pour consolider sa position sur le marché européen? Sonatrach a augmenté ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers les pays de l'Union européenne (UE), selon un rapport publié par le magazine américain Forbes. De nouvelles perspectives s'ouvrent, ainsi, pour l'Algérie et l'Europe dans le domaine gazier à la faveur de cette crise russo-ukrainienne. De nouvelles négociations se sont déroulées, hier, entre les Premiers ministres russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Ioulia Timochenko, au siège du gouvernement russe, pour un éventuel accord. Le président de la compagnie d'Etat du gaz russe Gazprom, Alexeï Miller et son homologue du groupe ukrainien Naftogaz, Oleg Doubina, ont pris également part à cette rencontre. Après plusieurs tentatives de pourparlers, le Premier ministre russe se dit ouvert pour un arrangement. Il se dit même «optimiste» pour que la Russie et l'Ukraine trouvent enfin un éventuel accord. Un revirement de situation alors que des jours auparavant, des accusations étaient tenues des deux parties. En outre, après un voyage officiel de deux jours, en Allemagne, Vladimir Poutine, a déclaré «être prêt à aider ses partenaires ukrainiens et sans chercher qui a raison et qui a tort». Pour sa part, Mme Timochenko a assuré: «Notre objectif primordial est de reprendre le transit du gaz russe vers l'Europe. L'Ukraine en a besoin parce que notre image de pays de transit est ternie et il existe une menace de destruction de notre système de gazoducs si le transit ne reprend pas.» Cependant, la polémique suscitée autour des livraisons de gaz russe transitant par le territoire ukrainien est abondamment commentée par la presse autrichienne qui pointe les difficultés d'approvisionnement auxquelles se trouvent confrontées l'Autriche, la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie et la Roumanie, mettant en évidence la dépendance de l'Europe à l'égard de la Russie. Ainsi le quotidien Salzburger Nachrichten soutient que «l'Afrique du Nord est l'espoir de l'Europe pour échapper à la dépendance du gaz russe». Particulièrement l'Algérie qui attire avec ses immenses réserves. Ce pays est le quatrième producteur mondial de gaz et développe, avec les Européens et les aides financières européennes, des gazoducs qui relient les champs de gaz du Sahara et l'Europe en passant sous la Méditerranée. «L'Afrique du Nord deviendra de plus en plus importante dans les affaires de pétrole et de gaz», prophétisent les diplomates. Le gazoduc Medgaz est prêt, et la liaison est faite entre les stations de pompage de la ville portuaire de Béni Saf et la ville espagnole Almeria. La mise en service du nouveau gazoduc algéro-européen, avec un coût d'un milliard d'euros, se fera probablement en septembre 2009. Il pompera près de 8 milliards de m3 de gaz vers l'Europe. D'autres gazoducs sont projetés. Celui de Galsi du nord de l'Algérie vers la Sardaigne italienne, puis vers l'intérieur du pays. Il absorbera, jusqu'en 2012, dix milliards de m3. Deux autres gazoducs déjà présents, seront développés. Celui de Transmed qui passe par le Sahara via la Tunisie vers la Sicile. Les 24 milliards de m3 s'élèveront jusqu'à 33 milliards de m3. Le pipeline Maghreb-Europe va de l'Algérie via le Maroc en traversant la mer par le détroit de Gibraltar vers le sud de l'Espagne. L'actuelle production de ce pipeline est de 9 milliards de m3 et doit comporter 12 milliards de m3 à l'avenir.