Une semaine de répit pour un territoire meurtri. Le travail diplomatique s'effectue dans une situation de trêve fragile. Option tactique ou prémices d'une issue diplomatique à la crise? Après la trêve unilatérale annoncée par Israël, c'est au tour du Hamas et des autres factions palestiniennes résistantes de déposer les armes pour une semaine. Un dirigeant du Hamas, basé à Damas, en l'occurrence Moussa Abou Marzouk, a annoncé, hier, un cessez-le-feu à Ghaza et a demandé à Israël de retirer ses forces du territoire palestinien d'ici une semaine. Cette décision a été prise lors d'une réunion tenue, hier, à Damas. Ladite réunion a regroupé le Hamas et les autres groupes palestiniens résistants de Ghaza. Pour sa part, Daoud Chihab, porte-parole de l'une des factions participant aux travaux, à savoir le Djihad islamique, a affirmé: «Les groupes palestiniens se sont réunis à Damas et vont annoncer prochainement un cessez-le-feu des factions palestiniennes pour une semaine afin d'ouvrir les points de passage et laisser entrer les aides humanitaires dans le territoire». Cette option confirme la disposition des factions palestiniennes résistantes de Ghaza à participer aux efforts diplomatiques allant dans le sens de la levée de l'occupation militaire et du blocus sur Ghaza. Abordant ce point, Daoud Chihab a ajouté: «Durant cette période, la résistance est prête à répondre à tous les efforts égyptiens, turcs, syriens et arabes, qui permettent un accord pour le retrait total des forces israéliennes et l'ouverture totale des points de passage.» Sur le plan diplomatique, les initiatives se multiplient en s'entremêlant. Selon les observateurs de la scène politique au Proche-Orient, cela s'expliquerait par une opposition d'intérêts, en termes d'influence politique régionale. Aussitôt le sommet «d'urgence» de Doha terminé, un autre sommet a ouvert ses portes à Charm El Cheikh, en Egypte. Ce Sommet international est coprésidé par les présidents égyptien Hosni Moubarak et français Nicolas Sarkozy. Les travaux de cette rencontre ont été entamés au premier jour du cessez-le-feu fragile décrété par Israël, après 22 jours d'une opération meurtrière. A propos de la position de l'Egypte qui a rejeté la présence d'une force étrangère sur son territoire, Nabil Amr a précisé: «Nous respectons leur volonté.» L'objectif déclaré du Sommet de Charm El Cheikh, qui regroupe des dirigeants arabes et européens, est de dégager des mécanismes à même de consolider le cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. Rappelons que l'agression militaire sur Ghaza a fait plus de 1300 martyrs et 5300 blessés. Cela semble ne pas suffire à Youval Diskin, le chef de la sécurité intérieure israélienne. En effet, ce dernier a affirmé, hier: «L'opération n'a pas porté un coup irréversible à la construction des tunnels et en dépit des coups durs que les infrastructures du Hamas ont encaissés, tous les tunnels de contrebande n'ont pas été détruits.» C'est dire que l'ouverture des points de passage, tel que revendiqué par le Hamas, pourrait constituer un obstacle de taille pour les initiatives diplomatiques en cours.