«20% de la surface agricole utile (SAU) sont perdus depuis 1995, soit 8000ha», révèle Laâbidi Hamdaoui. Les services agricoles de la wilaya d'Alger continuent d'enregistrer les atteintes au foncier agricole. Pas moins de 450 exploitations agricoles ont été inspectées depuis le lancement en 2006 de l'opération de contrôle dont, 130 sont proposées à la déchéance. Ces dossiers, qui concernent dans plus de 50% des cas les constructions illicites, sont au niveau de la justice et leurs auteurs seront privés de leurs droits de jouissance. C'est ce qu'a affirmé, hier, le directeur des services agricoles d'Alger, Laâbidi Hamdaoui, lors de son passage au forum de la radio El Bahdja. Les exploitations agricoles sont localisées entre autres dans les communes de Douéra, Bordj El Kiffan et Saoula, fait savoir M.Hamdaoui. «Nous avons mis en place un dispositif de contrôle répressif à raison de 70 agents dans les communes concernées. Ce dispositif prouve aujourd'hui son efficacité puisque grâce à cette opération, une baisse des constructions illicites sur les terres agricoles a été constatée», fait-il remarquer. Il ajoute que parmi les infractions retenues, figurent l'abandon, la location des terres et les constructions illicites. Le nombre d'exploitations agricoles au niveau de la capitale est, selon le même responsable, de 4000 dont 639 individuelles et 1509 privées. Sur la concession des terres agricoles, M.Hamdaoui indique qu'un nouveau projet de loi portant modalités de gestion des exploitations (en société avec des associés) est en cours d'élaboration dans le cadre de la loi sur l'orientation agricole. En outre, le directeur des services agricoles d'Alger a énuméré les différents mécanismes de soutien destinés aux agriculteurs et ce dans le cadre de la politique du renouveau agricole et rural afin d'améliorer la production en la matière car, révèle-t-il, «20% de la surface agricole utile (SAU) est perdue depuis 1995, soit 8000ha». Il cite ainsi le lancement du crédit Rfig, la suppression de la TVA concernant différents produits, notamment les engrais, le développement de la production des semences et enfin les contrats de performance. Ces derniers, opérationnels depuis ce mois, constituent un soutien direct aux agriculteurs, explique-t-il. En ce qui concerne le crédit Rfig alors que certains agriculteurs se plaignent du délai de remboursement incompatible avec la nature de certains investissements (acquisition de vaches laitières, création d'un verger) qui demandent plus de temps, M.Hamdaoui dira que ce point a déjà été discuté avec les banques et des décisions pourraient éventuellement être prises pour lui aménager une solution. Pour ce crédit, il reconnaît que l'opération est encore timide à Alger pour deux raisons, à savoir l'ensemble des exploitations qui sont divisées d'une manière individuelle et la paperasse demandée, difficile à satisfaire dont la principale contrainte demeure le document de la Casnos. S'agissant de la hausse des prix des fruits et légumes ainsi que ceux des oeufs, le même responsable prévoit une baisse des prix grâce à la politique agricole menée. «Nous sommes en train de mettre en place les différents dispositifs pour augmenter la production en question. Les résultats sur les prix vont se ressentir dans un proche avenir», tente-t-il de rassurer. Alger possède actuellement, d'après les chiffres livrés par M.Hamdaoui, 37.200ha de terres cultivables répartis sur 40 communes agricoles. Le budget alloué au secteur, pour la wilaya d'Alger, est de 12 milliards de DA, lequel connaîtra une croissance de 20% pour atteindre 23 milliards de DA.