Ces employés ont été chassés même de la daïra au moment où ils ont tenté d'exposer leurs doléances. Les travailleurs en détresse de la défunte régie des Issers portent leur affaire devant la justice. «Le recours au dépôt de plainte auprès du parquet de Bordj-Ménaïel est intervenu après avoir frappé à toutes les portes, en vain!» clament les travailleurs qui se rassemblent quotidiennement devant le siège de la mairie des Issers. Le procureur les a orientés, hier, vers la chambre administrative de Boumerdès. «La situation de misère à laquelle nous sommes réduits, conjuguée à la fin de non-recevoir réservée par les autorités locales à nos doléances après tant de travail au service de la commune, ont suscité notre recours à la justice», regrettent les ouvriers de la voirie des Issers. Au nombre de 29, les travailleurs exerçaient en qualité d'éboueurs ainsi que 5 femmes de ménage, alors qu'ils étaient 42 avant la dissolution de la régie, survenue au lendemain de l'installation de la nouvelle équipe aux commandes. Cependant, la nouvelle APC a décidé de mettre 13 d'entre eux à la retraite et ne garder que 34 autres qui devraient bénéficier des contrats octroyés par la wilaya. Entre-temps, on a astreint les travailleurs dont la période d'emploi, pour certains, dépasse les 32 ans, à passer le concours du Cfpa. Chose d'ailleurs faite avec brio puisque la majorité d'entre eux obtiennent de bons résultats. Mais promesses électoralistes oblige, le maire a voulu intégrer dans cette formule 14 parmi les siens. L'envoi des dossiers à la Fonction publique de la wilaya a accusé une semaine de retard. C'est cette particularité qui a été saisie pour justifier le rejet de l'ensemble des dossiers par les services de la wilaya. Aujourd'hui, après avoir été ballottés d'une institution publique à une autre, ils apprennent, à travers un affichage placardé au siège de l'APC le 28 décembre dernier, qu'ils étaient tout bonnement suspendus en masse. Ceux qui ont paraphé la délibération portant dissolution, disent qu'ils n'avaient fait qu'entériner la décision de la wilaya en la matière. Ils ont été chassés même de la daïra au moment où ils ont tenté d'exposer leurs doléances. Leur demande d'audience étant refusée par le maire, ces malheureux ouvriers ont poursuivi leur contestation en tenant un sit-in devant le siège de la wilaya sans qu'ils ne soient rassurés quant à la prise en charge de leurs revendications. Selon un élu du conseil communal «des postes budgétaires ont été bel et bien octroyés en leur faveur par la wilaya». Par ailleurs, dans leur requête, les travailleurs sans le sou et sans assurances depuis le mois de juillet dernier, tout en qualifiant la décision de la mairie d'abusive et d'injuste, réclament la préservation de leur emploi, le paiement d'arriérés des salaires et la régularisation de leur situation par des contrats de travail.