En appelant ses acolytes à se repentir, Hattab entend sortir du silence où il a été confiné. A quoi joue le fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), Hassan Hattab, en lançant, pour la énième fois, un appel aux groupes terroristes pour se rendre et bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale? Difficile de répondre à cette question tant l'objectif, les tenants et aboutissants de son dernier appel, du 19 août dernier, quelques heures après l'attentat contre l'Ecole de gendarmerie des Issers (Boumerdès), qui a fait plus de 40 morts, dans lequel il avait invité ses compagnons d'armes à la repentance et à baisser les armes, sont encore ignorés et les résultats concrets sur le terrain tardent à venir. Mais la question de taille qui s'invite est de savoir si H. Hattab a lui-même bénéficié des dispositions de cette charte à laquelle il appelle ses acolytes. Maître Hassiba Boumardassi, avocate de l'intéressé, l'a laissé entendre. Jointe au téléphone, elle a indiqué que tout laisse croire que Hassan Hattab a bénéficié des dispositions de cette loi. Selon elle, la convocation dernièrement de deux de ses acolytes, dans une affaire où ils sont cités comme étant accusés d'être proches de Hattab alors que lui n'a pas été appelé à comparaître devant le tribunal criminel, confirme cette piste. Comment donc interpréter cet appel? Dans quel contexte le situer? Pourquoi a-t-il attendu ce moment qui coïncide avec le massacre des Palestiniens par Israël, qu'il a d'ailleurs dénoncé dans son document? Cet appel n'a-t-il pas une relation directe ou indirecte avec la présidentielle prochaine en évoquant la Réconciliation nationale? Où a-t-il signé ce document? Autant de questions qui taraudent l'esprit des observateurs. En tout état de cause, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh), que nous avons joint au téléphone, a accueilli avec satisfaction cet appel. «Le discours de Hattab est positif et opportun du moment qu'il appelle à la démobilisation des terroristes armés», a-t-il estimé. Pour lui, cet appel «objectif» n'obéit qu'à une seule logique et ne rentre que dans le cadre de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. Il est à souligner dans ce contexte que Hassan Hattab a lancé, il y quelques jours, un appel aux terroristes encore actifs pour renoncer à la lutte armée, à rendre les armes pour bénéficier des dispositions de la loi sur la Charte nationale. Dans un document de quatre pages, le fondateur et ancien chef du Gspc, s'appuie notamment sur un verset du Coran et deux hadiths du Prophète (Qsssl) pour condamner et dénoncer les attentats terroristes perpétrés en Algérie au nom de la religion. «Je vous conseille d'arrêter ce que vous faites et de rejoindre la société et vos familles, et la société est prête à vous accueillir et panser les blessures», avait-il écrit. Hassan Hattab qui s'est rendu aux autorités fin septembre 2007 avait, faut-il le rappeler, été exclu du Gspc, lequel s'est rallié en septembre 2006 au réseau terroriste Al Qaîda d'Oussama Ben Laden et s'est rebaptisé depuis Branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Baqmi).