Cette opération posera un sérieux problème aux candidats dont les partis n'ont pas d'ancrage populaire d'envergure. Les candidats ayant retiré les formulaires de souscription à la prochaine présidentielle ont amorcé une course contre la montre pour fournir leur dossier de candidature dans les délais impartis par la loi. Ainsi, ceux répondant aux 8 conditions de candidature tracées par le Conseil constitutionnel et fixées par l'article 73 de la Constitution et qui fournissent les 16 pièces justifiant leur dossier de candidature conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électoral, doivent, en outre, se justifier de 75.000 signatures de citoyens ou 600 signatures d'élus répartis au moins sur 25 wilayas du pays. Les déclarations faites, hier à L'Expression, par le président du mouvement El Infitah (ME), Mohamed Bouacha, et le président du Mouvement national de l'espérance (MNE), Dr Mohamed Hadef, conjuguent à leur juste valeur les difficultés que rencon-trent ces partis sur le terrain. Le mouvement El Infitah (ME) a collecté, pour le moment, quelque 40.000 signatures de citoyens et 200 signatures d'élus à travers les 48 wilayas. Pour son président, la tâche est vraiment difficile. Il a indiqué que son parti est freiné dans son élan par le manque de formulaires. «On a demandé, il y a une semaine, 30.000 formulaires mais au lieu de les fournir, le ministère chargé de l'opération nous invite à chaque fois à attendre encore», a-t-il déclaré. De son côté, le Dr Hadef, président du MNE que nous avons joint au téléphone a indiqué que son parti rencontre des difficultés liées notamment au manque de formulaires de souscription. En plus des 100.000 que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales lui a fournis, notre interlocuteur revendique 50.000 autres formulaires supplémentaires. Cette difficulté est expliquée par le fait que le MNE n'a atteint dans sa campagne que 24 wilayas alors que 14 autres sont en attente, faute de formulaires pourtant, a-t-il dit, réclamés sept fois depuis le début de l'opération. «Nous demandons à ce que nous soyons traités équitablement et nous souhaitons simplement que l'on nous donner ces formulaires pour répondre à l'attente de la population», a-t-il souligné. Pour Ali Zeghdoud, du Rassemblement national (RN) et Belaïd Mohand Oussaïd, peu connu sur la scène, la tâche s'annonce dure. Ainsi, cette opération pose un sérieux problème pour ces partis qui n'ont pas une représentativité populaire d'envergure. Cela étant, la tâche semble relativement aisées pour le président du FNA, Moussa Touati, le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune et, à un degré moindre, le parti AHD54. Le président du FNA est même confiant concernant cette question. «Si on nous demande de présenter le dossier, pour demain, on le présente sans aucun problème», nous a déclaré, hier au téléphone, son président Moussa Touati «L'opération de collecte marche bien et on n'a aucun problème sur le terrain à part si je me permets de le citer, un petit problème avec le wali de Khenchela qui a refusé d'appliquer les instructions du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales», a-t-il ajouté. De son côté, le PT de Louisa Hanoune, quoique l'annonce de sa participation n'ait pas encore officiellement été prononcée, mais qui a entamé la collecte de signatures, aborde sa campagne dans de bonnes conditions. Selon son porte-parole, Djelloul Djoudi, cette opération ne pose aucun souci à la formation de Mme Hanoune. «Nos sections, à travers les 47 wilayas où se trouve le PT, sont mobilisées pour cette opération et cela ne nous pose guère problème», a-t-il confié. Par ailleurs, notre interlocuteur a souligné que son parti qui totalise 1152 élus à travers tout le territoire national vise dans sa campagne «les voix de citoyens». Pour les autres partis, notamment ceux de l'Alliance présidentielle dont l'annonce de la candidature de leur représentant est attendue le 29 janvier en cours, l'opération semble même scellée.