Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni Le directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), M. Abdelhafid Henni, a rassuré qu'il n'y aura pas d'augmentation du prix du lait recombiné à base de poudre qui continue à être subventionné par l'Etat et à être vendu à 25 dinars le sachet. Intervenant hier sur les ondes de la radio Chaîne III, il a rappelé que, pour ce qui concerne la production nationale, les prix à la vente sont libres et obéissent au principe de l'offre et de la demande. A une question de savoir pourquoi la baisse des prix de la poudre de lait sur le marché mondial ne se répercute pas sur les produits de transformation, il a expliqué que l'ONIL travaille sur un produit stratégique, le lait de consommation, et non sur les produits laitiers. «Tout le reste est l'affaire des opérateurs sur le terrain», a-t-il dit. Toujours à propos de la baisse des prix de cette matière première, en réponse à la question selon laquelle de grosses importations sont effectuées pour profiter de la réduction, M. Henni a répondu qu'«il n'y a pas d'importation massive de poudre de lait. Nous disposons même d'un stock stratégique de sécurité. De plus, il s'agit d'une denrée périssable qui ne peut être conservée au-delà de 18 mois au maximum». Et d'insister sur le fait que cela permettra de maintenir les prix du sachet de lait à 25 DA. Concernant la baisse de la facture d'importation de lait, ce qui permettra à l'Algérie d'économiser 400 millions de dollars cette année, l'hôte de la radio a déclaré que cela n'est pas seulement dû à la chute des cours de la matière première mais aussi au dispositif mis en place, dont l'un des objectifs est d'atteindre une réduction des volumes physiques d'importation de 40 000 tonnes de poudre de lait, soit une économie de 100 millions de dollars, équivalant à 7 milliards de dinars. A cela s'ajoute la mise en place de mesures incitatives facilitant la collecte de lait cru, ce qui a permis de passer au premier trimestre 2009 à 98 millions de litres. Les économies sur la matière première seront-elles réinvesties pour développer cette filière ? Le directeur de l'ONIL a fait savoir que ces économies seront orientées vers l'encouragement et l'accompagnement de la filière lait cru.Répondant à la préoccupation des consommateurs, qui affirment que le lait acheté est de l'eau blanchie, il a expliqué que son organisme n'est le seul à intervenir dans la mission de contrôle. Il y a aussi les services vétérinaires et ceux du ministère du Commerce. Selon lui, «la quantité de poudre de lait utilisée est fixée à 103 grammes par litre. En dessous de cette norme, il y a fraude, et les pouvoirs publics devront intervenir».Il faut savoir que le cheptel bovin national est estimé à 830 000 vaches laitières, dont 230 000 bovins laitiers modernes. Au premier trimestre 2009, 1 000 génisses ont été importées par les opérateurs privés. B. A. Subventions aux producteurs et éleveurs : 8 milliards de dinars seront versés en 2009 Pour ce qui est du retard dans le versement des subventions aux professionnels évoluant dans la filière lait, M. Henni a rappelé que la mise en place du guichet unique ONIL-BADR a permis d'effectuer les versements dans la journée par télé-compensation. Le montant global qui sera versé aux producteurs et éleveurs est estimé à 8 milliards de dinars pour l'exercice 2009. «Il s'agit là d'une facture considérable que consacre l'Etat au soutien de la filière car nous voulons sortir de cette dépendance alimentaire», précise-t-il. «Le contrat de performance a pour objectif de réduire le volume d'importation de 40 000 tonnes en 2009 et de 10 000 tonnes chaque année d'ici à 2014. Nous sommes face à un grand défi lié à la sécurité alimentaire et nous le relèverons», a-t-il noté.