Toyota Algérie choisit la formation de son personnel comme alternative à la crise. Selon M.Nouredine Hassaïm, directeur général de Toyota Algérie, la dépression financière risque de pénaliser, pour un bon moment encore, les petites bourses en Algérie. Le patron de la marque nippone qui est intervenu au forum du quotidien El Bilad a, en effet, rappelé que le gros des débiteurs de crédits automobiles dans notre pays sont des organismes financiers étrangers, à l'instar de Cetelem. Selon lui, ces derniers qui sont directement concernés par la débâcle financière mondiale, risquent de serrer les vis pour un certain moment. L'intervenant a néanmoins exclu la banque El Baraka du lot des réticents au crédit automobile. Il a ajouté que la rigueur annoncée dans les critères d'éligibilité au crédit automobile aura un impact sur le marché automobile dans notre pays. Un marché, rappelons-le, déjà sérieusement grevé par la taxe instaurée par les pouvoirs publics sur les véhicules neufs. L'étau du crédit automobile qui deviendra de plus en plus étroit, induira, à court terme, un déclin fatal du marché, a-t-il laissé entendre. Selon M.Hassaïm, les banques ont financé l'achat de plus de 35% de véhicules, soit l'équivalent de 50.000 unités. Néanmoins, M.Hassaïm a nuancé son propos en affirmant, qu'en dépit du recul sérieux pressenti pour les ventes à crédit, le marché automobile algérien s'en sort bien. Il invoqua, à titre de comparaison, le marché automobile marocain, où 80% de véhicules sont financés par des banques, a brutalement chuté de 28%. M.Hassaïm a rappelé que l'Algérie ne vit pas en vase clos et peut donc être directement ou indirectement concernée par la crise financière, une crise qui fera que le marché mondial de l'automobile devrait se contracter de 13,7% cette année, après avoir déjà plongé de 9% en 2008 sous son effet. M.Hassaïm a, en outre, fait savoir que Toyota Algérie mettra à profit, cette période d'enlisement du créneau de l'automobile à profit à des fins de formation, de restructuration de l'activité et d'investissements tous azimuts. «Tout est cyclique, tout a une fin, et la crise actuelle ne durera qu'un moment. Elle se dissipera dans deux ans au plus tard, et c'est alors que Toyota Algérie rebondira de plus belle!», a-t-il souligné. Il a signalé au passage, que Toyota Algérie a une grande place à l'international, dans le groupe saoudien Abdelatif Jamil, dont elle dépend, avec une part d'activité de 40%. Faisant montre d'un moral de gagnant, le premier responsable de Toyota Algérie a cité un fort potentiel de développement, notamment pour les quatre marques qu'il représente et que sont Toyota, Hino, Daihatsu et récemment Subaru. En soubassement de cette confiance dans l'avenir, 90.000.000 de dollars d'investissement direct sur le sol algérien. Le porte flambeau de cet investissement, outre le show principal situé sur les hauteurs d'Alger, n'est autre que la nouvelle succursale d'Oran qui accapare à elle seule la bagatelle de 10.000.000 de dollars. Cette dernière se veut désormais un gros pôle d'investissement de Toyota. Pour le bilan du groupe Abdelatif Jamil en Algérie, M.Hassaïm a fait part de 36.000 véhicules vendus, dont 31.000 pour Toyota, 4800 pour Daihatsu et 100 unités pour Hino (début 2008) Quant au chapitre relatif aux ventes futures de Toyota Algérie, ce même responsable a fait part d'objectifs ambitieux et agressifs, soit 40.000 véhicules, toutes marques, à écouler en 2009. Ce qui se traduira par une croissance des ventes de 10%. Par ailleurs, de nouveaux modèles nippons seront introduits en 2009 sur le marché algérien, à l'instar de l'Avensis, a-t-il annoncé. Il a, enfin, énormément insisté sur le volet formation qui semble solliciter tous les efforts du staff Toyota Algérie. Un volet que légitiment les 40% du chiffre d'affaires que génère Toyota Algérie, sur le global du chiffre d'affaires du groupe dont elle dépend. Le chiffre d'affaires engrangé en Algérie s'élèverait à 800.000.000 de dollars. La formation inculquée aux cadres de Toyota Algérie s'appuie sur les principes institués par Watanabe, ex-patron de TMC (Toyota Motors Corporation). Ainsi, Toyota Algérie choisit donc la formation de son personnel comme alternative à la crise. «Les compétences sont là! Il suffit de savoir les prendre. Dans deux ou trois ans, ces dernières constitueront la crème qui fera le business de demain», a conclu, à ce titre, M.Hassaim.