La région d'Alger n'est alimentée que par les eaux souterraines parvenues de 159 forages. Des cellules d'écoute et d'orientation sont désormais placées au niveau de chaque wilaya déléguée dans l'objectif de se rapprocher davantage du citoyen afin de relever ses doléances relatives aux problèmes d'eau rencontrés au quotidien. Cette décision a été prise, après avoir constaté le manque flagrant de communication entre les responsables et leurs abonnés. Pis encore, cette rupture de dialogue a débouché sur des soulèvements çà et là de la population qui reste dans l'incertitude quant à la disponibilité de cette ressource vitale. Pour les responsables de ce secteur, ces contestations sont issues d'une manipulation exercée par des cercles occultes qui profitent de la conjoncture pour jouer sur le psychique de la population et, du coup, la remonter contre ses dirigeants. «La population a été manipulée par des perturbateurs», déclare un cadre du ministère des Ressources en eau, M.Terra. Il a argumenté, ensuite, ses propos par le fait que le ministre M.Abdellaoui et ses collaborateurs ont toujours été sincères quant à la situation de pénurie qui prévaut dans le pays en affirmant que l'eau est devenue une denrée rare et que les barrages sont à sec. D'ailleurs, la région d'Alger n'est alimentée que par les eaux souterraines parvenues de 159 forages d'un apport journalier de 240.000 m3 alors que cette même région a besoin, théoriquement, de 600.000 m3/j. Ce qui explique les perturbations dans les plages horaires de l'alimentation de certaines zones et l'insuffisance de la quantité desservie. Cette quantité est appelée à augmenter, rassure notre interlocuteur, d'ici à la fin juin à raison de 330.000 m3/j et ce, avec l'achèvement de 42 forages. En juillet, l'AEP d'Alger sera encore renforcée par l'apport du projet de l'interconnexion des trois barrages de Bouroumi-Ghrib-Boukourden à son réseau, avec une quantité de 54 millions de m3. «Le département de Abdellaoui active jour et nuit afin d'améliorer la situation actuelle», déclare M.Terra. Mais en attendant, des citernes tractables seront mises en service pour alimenter les populations en manque de cet «or bleu». Notre interlocuteur relève, par ailleurs, que la possibilité de distribuer de l'eau dans des sachets hermétiques n'est pas à exclure dans la mesure où elle procure plus d'hygiène et donc écarte toute possibilité de contamination hydrique. «L'expérience de le catastrophe de Bab El-Oued nous a été instructive, nous attendons, actuellement, la livraison de deux machines d'ensachage pour procéder à cette méthode», explique-t-il. La rénovation des conduites vétustes est également l'une des priorités du plan d'urgence instauré cette année. Les travaux sont déjà entamés pour la région de l'ouest d'Alger. Ils ont été confiés à la société Les eaux de Marseille.