L'enfant, guide de cette histoire, nous plonge de plein fouet dans l'horreur de la guerre d'Algérie. Maïssa Bey n'a que huit ans quand son père meurt sous les tortures des soldats français. Une enfant témoin de la colonisation et de la guerre de Libération qui en fut la dernière page. Depuis, Maïssa Bey n'a de cesse d'exorciser ses démons par l'écriture. L'histoire de son pays, conjuguée à la sienne, constitue en général, la trame romancée de ses écrits. C'est aussi le cas dans son dernier roman à sortir cette année aux éditions Barzakh, intitulé Madame la France! Un roman poignant, mi-satire mi-pamphlet, qui remet en cause la politique des «bienfaits de la colonisation», le tout sous un regard innocent, celui d'un enfant le fil conducteur de l'histoire. Encore un roman adapté pour la scène et présenté dimanche dernier et hier soir au Centre culturel français. La mise en scène signée Jean-Marie Lejude sur une scénographie et lumières de Thierry Vareille, se veut minimaliste, rehaussée par les projections vidéo de style abstrait et surréaliste. Est née en 1950 à Ksar el Boukhari, au sud d'Alger, elle effectue des études de français avant d'enseigner (éducation nationale) dans l'Ouest algérien et est l'auteur de Au commencement était la mer, puis Nouvelles d'Algérie, ouvrage salué par le Grand Prix de la nouvelle de la Société des gens de lettres. Cette fille-là paru en 2001 aux éditions de l'Aube, est couronné par le prix Marguerite-Audoux. Elle est également fondatrice et présidente d'une association de femmes algériennes «Paroles et écriture».