C'est aujourd'hui que sera effective la mise en place, annoncée depuis plus d'une année, d'un Observatoire de la formation et de l'emploi. Ce projet, qui trouve une perspective de mise en oeuvre dans le programme de réformes initiées par les autorités algériennes et appuyées par la Commission européenne, devrait, en principe, aboutir sur une politique du marché du travail, qui a cessé d'exister depuis au moins une quinzaine d'années. Ce projet de mise en place d'un Observatoire de l'emploi sera à l'ordre du jour du séminaire que le ministère de la Formation professionnelle organise, aujourd'hui, à l'hôtel International d'Alger. Plusieurs groupes de travail ont collaboré à la mise en place de ce projet, dont les objectifs assignés sont résumés en quatre points: aider les décideurs à disposer d'une bonne lisibilité des transformations qui se produisent dans l'environnement socio-économique, contribuer à construire des scénarios et à faire des prévisions pour faciliter les décisions d'actions appropriées d'ajustement et/ou d'adaptation, encourager les structures de la formation professionnelle et de l'emploi à construire un langage et des outils communs d'analyse et de production des données, rendre les informations sur l'emploi et la formation accessibles à tous les utilisateurs potentiels. Plusieurs ministères sont impliqués dans ce programme, tels ceux du Travail et de la Sécurité sociale, de la Formation professionnelle, des Finances, de l'Education et de l'Enseignement supérieur et de la Privatisation, soit au moins six tutelles qui interviennent directement dans la formation et la vie professionnelle du citoyen. Notons que ce projet a été devancé par la mise en place effective, au niveau du ministère de l'Emploi, d'un Observatoire qui avait pour fonction première de gérer le marché de l'emploi, l'offre, la demande, l'orientation et la prise en charge. Les Anem, structures locales de l'emploi, ne répondent plus à l'attente des demandeurs. Disséminées un peu partout dans les communes, elles ne sont plus, entre 1990 et 2000, que de simples bureaux de statistiques, de consignes des noms des chômeurs et de l'élaboration des fiches d'allocations chômage. Les dernières années, marquées principalement par la désagrégation du tissu industriel, avec près de 250.000 emplois perdus, ont été totalement néfastes au marché de l'emploi, avec des moyennes beaucoup moins faibles que les prévisions les plus pessimistes que l'on se faisait. Avec la mise à niveau des entreprises publiques (véritables «viviers» des travailleurs), les normes rigoureuses de l'Union européenne, ainsi que l'entrée prochaine de l'Algérie à l'OMC, il faut encore prévoir une autre désaffection du marché de l'emploi, et c'est dans ce contexte précis que peut intervenir l'Observatoire de l'emploi en tant que véritable régulateur du monde du travail.