Après trois jours d'affrontements sanglants, la localité de Berriane renoue avec le calme. Cela dit, la vigilance reste de mise. Le gouvernement consacre sa réunion hebdomadaire à la question de Berriane. De source ministérielle, nous avons appris que le Premier ministre et le staff du gouvernement se pencheront, aujourd'hui, sur les événements qui ont émaillé, ces derniers jours, la ville de Berriane située dans la wilaya de Ghardaïa. C'est la deuxième réunion gouvernementale consacrée à une situation d'urgence. La semaine passée, l'ordre du jour de la réunion avait porté sur les inondations qui ont frappé la wilaya d'Adrar. Dans la localité de Berriane, la situation est telle que le gouvernement est appelé à prendre des mesures concrètes pour rétablir le calme et dégager des solutions afin que ce genre d'incidents ne se reproduisent pas à l'avenir. Première mesure: afin d'établir une feuille de route «pour la réconciliation et la réinstauration de la quiétude dans la localité de Berriane», le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, dépéché dimanche soir sur les lieux, a procédé à l'installation d'une commission ad hoc. A son arrivée sur les lieux, Daho Ould kablia s'est réuni avec les membres de la commission chargée de la sécurité de la wilaya. Par la suite, le ministre délégué a rencontré des notables de la région dans le but d'apaiser les esprits et concourir à un retour au calme. Autre préoccupation: l'obligation faite aux enfants scolarisés d'arrêter les cours. Sur ce point précis, Daho Ould Kablia a délégué le wali de Ghardaïa pour organiser des cours de rattrapage afin que les enfants concernés ne fassent pas les frais d'une situation dont ils ne sont pas responsables. Après trois jours d'incidents sanglants, la localité de Berriane semble retrouver la sérénité. Cependant, du côté des citoyens comme de celui des autorités, la prudence est de mise. Du moins, c'est ce qui ressort des déclarations de B.Z., agent de l'unité de Berriane de la Protection civile, qui a, néanmoins, signalé: «Aujourd'hui, notre unité n'a pas eu a intervenir dans la mesure où les affrontements ont cessé. La situation est nettement plus calme par rapport à ce qui s'est passé durant les trois jours précédents.» En effet, la localité de Berriane a vécu, ces derniers jours, au rythme d'affrontements ayant opposé les communautés ibadite à celle malékite. Les hostilités ouvertes le vendredi dernier, se sont prolongées jusqu'à la soirée de dimanche. Ce jour-là, les affrontements ont été d'une violence telle que la probabilité d'une guerre intercommunautaire n'était pas à écarter. Le sable du Sahara a failli se muer en poudre dévastatrice. Aux cocktails Molotov des uns, les autres répliquaient par des jets de pierres. L'intervention des éléments des brigades anti-émeutes a eu pour effet d'attirer sur ces derniers la foudre des belligérants. Face à la colère des jeunes, les policiers ont riposté par les bombes lacrymogènes. En certains endroits de la ville, la haine faisait foi et l'insécurité faisait loi. Autant dire que la visite de Daho Ould Kablia s'est effectuée dans un climat des plus tendus. Pour rappel, les violents affrontements qui se sont produits à Berriane ont fait deux morts et 58 blessés. A la lumiere de l'ampleur prise par les événements, la marge de manoeuvre du gouvernement semble réduite afin d'apporter des réponses politiques suffisantes à une question à relents religieux, ethniques et socioculturels.