Le président de la République a porté au coeur de la 12e session de la Conférence des chefs d'Etat africains le drame de la population palestinienne. «Jamais dans l'histoire des guerres, une telle arrogance et un tel mépris n'ont été affichés et auxquels n'ont échappé ni l'ONU ni ses représentants sur le terrain» a déclaré le Président Bouteflika dans une allocution lue en son nom, mardi à Addis-Abeba, par Abdelaziz Belkhadem, son représentant personnel et ministre d'Etat. A travers cet émouvant message adressé aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, on pouvait sentir combien le président de la République a été affecté par les massacres et la sauvagerie dont a été victime la population palestinienne de la bande de Ghaza. «Une entreprise funeste d'élimination du peuple palestinien», a tenu à souligner Abdelaziz Bouteflika indigné. Cette indignation il l'a relevée, l'explique et la démontre avec des arguments qui ne font aucun doute sur cette justice internationale du deux poids, deux mesures. Et il met le doigt sur sa dérive qui jette un sérieux discrédit sur la Cour pénale internationale. «Cette dérive est d'autant plus insupportable qu'elle exprime une illustration parfaite du constat du deux poids, deux mesures, en comparaison des silences parfois complices dont bénéficient les véritables criminels de guerre dans leur entreprise funeste d'élimination préméditée du peuple palestinien.» Que peut répondre à cet implacable réquisitoire du chef de l'Etat algérien, le procureur du Tribunal international, Luis Moreno Campo? Abdelaziz Bouteflika l'accule dans ses derniers retranchements. Pourquoi tant de silence devant le génocide palestinien alors que Luis Moreno Campo s'était empressé de lancer un mandat d'arrêt contre le président soudanais pour son «implication» dans les crimes massifs commis contre les populations du Darfour? Bouteflika qualifie ainsi la requête du procureur du Tribunal pénal international. «La demande du procureur de la Cour pénale internationale d'inculper le président Hassan Al Bachir marque assurément une dérive dans la pratique du droit international...», a fait remarquer le premier magistrat du pays. Il faut rappeler que c'est à la diplomatie française que revient l'origine de la saisine par le Conseil de sécurité de la Cour pénale internationale de la question du Darfour. C'était en 2005. Trois ans plus tard, en juillet 2008, le procureur argentin du TPI déclarait: «J'ai présenté aujourd'hui aux juges des éléments de preuves qui démon-trent que le président du Soudan, Omar Hassan Ahmad Al Bachir a commis des crimes de génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre au Darfour.» Les bombes au phosphore de l'aviation israélienne, les bombardements à l'arme lourde de chars israéliens qui ont pulvérisé les mosquées, les écoles et ôté la vie aux bébés et aux mamans palestiniennes n'ont visiblement pas ému la Cour internationale de justice. Abdelaziz Bouteflika dénonce cette cécité complice: «En la circonstance, l'engagement et l'engouement si prompts dont font preuve les donneurs de leçons se sont soudainement tus pour laisser place à l'horreur retransmise en direct par les chaînes satellitaitres de télévision.» Le génocide de la population palestinienne de Ghaza a bien eu lieu. Israël a fait preuve d'une sauvagerie et d'une barbarie rarement égalées dans l'histoire de l'humanité. «Jamais dans l'histoire des guerres, une telle arrogance et un tel mépris n'ont été affichés et auxquels n'ont échappé ni l'ONU ni ses représentants sur le terrain», a implacablement fait remarquer le chef de l'Etat. Les véritables criminels seront-ils jugés? Luis Moreno Campo osera-t-il le faire? Abdelaziz Bouteflika le met au défi. En mettant à nu cette justice du deux poids, deux mesures, Bouteflika aura porté au coeur de l'Afrique le drame de la bande de Ghaza, les cris de révolte et les larmes des enfants de Palestine.