«Les passe-droits et le clientélisme sont une réalité dans nos hôpitaux», reconnaît le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Le médecin, le chef de service, le directeur d'hôpital, y compris moi-même en tant que premier responsable du secteur, sommes tous responsables de la situation prévalant dans nos hôpitaux», ne cesse de réitérer le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Intervenant hier lors de l'émission radiophonique «Tahaoulet», Saïd Barkat n'a pas hésité à pointer du doigt certains directeurs d'hôpitaux qui, selon lui, sont responsables du marasme sévissant au niveau des services d'urgence et de l'état de dégradation des hôpitaux, frisant la catastrophe. Tout en réitérant son engagement à sanctionner tout responsable défaillant et fermer les services où le manque d'hygiène est constaté, le ministre a voulu tempérer les choses en soutenant que «le manque de salles de soins de proximité dans les quartiers et le déficit en médecins sont à l'origine de notre incapacité à prendre en charge tous les malades au niveau des urgences». Et de faire son mea-culpa: «Nous ne sommes pas satisfaits du travail des services d'urgence.» Aussi, le ministre insiste sur «la nécessité d'une bonne prise en charge des malades en cas d'urgence». A ce propos, il a affirmé que «des centres de soins de proximité seront implantés dans l'ensemble des quartiers afin d'éviter une surcharge au niveau des urgences». «Nous demandons à tous les travailleurs dans le secteur de résister, c'est de cette manière que nous pourrons aller de l'avant pour tous nos problèmes» a-t-il plaidé. A une question sur le manque d'hygiène au niveau des hôpitaux, le ministre a révélé que «des inspecteurs se rendront à partir de samedi pour des visites d'inspection afin de s'assurer de l'hygiène dans les hôpitaux» et ce sur l'ensemble de territoire national. Se voulant plus explicite, le ministre a affirmé que «les maladies nosocomiales, en plus de la maladie initiale, coûtent à l'Etat 80 millions de dinars». Le constat est amer. Manque d'hygiène, laisser-aller, clientélisme....Un état de fait que le ministre attribue à tous les acteurs du secteur sanitaire. «Tout le monde est responsable devant la loi», a-t-il souligné en guise d'avertissement. Concernant justement les passe-droits et le clientélisme, le ministre s'est contenté de dire que «c'est la réalité qui règne dans notre pays», tout en assurant que ces pratiques seront combattues dans les plus brefs délais grâce à la présence des inspecteurs sur les lieux. Concernant les tarifs excessifs exigés par les cliniques privées, le ministre, tout en reconnaissant les dépassements, soutiendra que son département va étudier la question sans pour autant avancer la moindre mesure. Enfin, une note optimiste: depuis l'adoption de la loi interdisant l'importation de médicaments produits localement, la facture a été réduite de 200 millions d'euros.