Le système de la santé publique en Algérie semble souffrir d'un mal étrangement incurable. Le corps de la santé publique connaîtra dans les prochains jours un vaste mouvement de directeurs de wilaya. Une trentaine de cadres de l'exécutif relevant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière seraient concernés et seront touchés par ce mouvement que veut opérer la tutelle. Parmi ce nombre de directeurs, dix-sept d'entre eux sont relevés de leurs fonctions pendant que d'autres seront mis à la retraite. D'autres seront confirmés dans leurs postes qu'ils occupaient jusque-là à titre provisoire. Certains directeurs ne sont toujours pas titularisés et continuent d'assurer les charges de responsables en qualité d'intérimaires. Les cas sont légion, à l'image du directeur de la santé de la wilaya de Skikda où il s'est vu affecté, il y a presque cinq années, ce qui est contraire à la législation. De nouveaux cadres de ce secteur seront promus et auront à assumer de nouvelles charges de directeur de la santé et de la population de wilaya. Ce mouvement concernerait, notamment les wilayas de Tébessa, Annaba, Skikda, Béjaïa, Tissemsilt, El-Bayadh, Mostaganem, Ghardaïa et Ouargla et bien d'autres régions du pays. La situation de la santé publique continue à souffrir le martyre et la population avec. L'on se rappelle l'intervention du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, il y a quelques semaines sur les ondes de la Radio algérienne lors de l'émission Tahaoulet, reconnaissant le marasme dans lequel vivent les hôpitaux algériens, il fera son mea culpa en lançant: «Nous ne sommes pas satisfaits du travail des services d'urgence.» Saïd Barkat reconnait que «les passe-droits et le clientélisme sont une réalité dans nos hôpitaux» et assume en partie la responsabilité par ce: «Le médecin, le chef de service, le directeur d'hôpital, y compris moi-même en tant que premier responsable du secteur, sommes tous responsables de la situation prévalant dans nos hôpitaux». Mais l'état de santé de ce secteur ne semble guère s'améliorer. Second employeur de la Fonction publique après l'Education nationale, avec 165.000 personnes, la Santé continue à souffrir du manque de statut dont l'argument avancé serait que «de par la diversité de ses corps, la confection de ces statuts est toujours en cours et il ne reste que 3 corporations». Cette situation fera, d'ailleurs, fuir beaucoup de praticiens et de spécialistes. La confirmation a été donnée par le même ministre qui a reconnu que «sur 12 cardiologues formés l'année dernière à Alger, 10 sont partis vers d'autres cieux». Il n'est un secret pour personne que nos hôpitaux ressemblent beaucoup plus à des mouroirs où il ne fait pas bon y séjourner. Pis encore, la menaçante grippe porcine vient remettre en cause une nouvelle fois le système de santé en Algérie. A ce jour, 47 cas de grippe porcine, dont la majorité ont été contractés à l'étranger, sont recensés en Algérie. A ce sujet, vingt millions de doses du vaccin contre le virus H1N1 de la grippe porcine sont arrivées en Algérie qui a passé une commande de 65 millions de doses auprès de quatre laboratoires internationaux et ce afin de lutter contre la propagation de cette pandémie.