«Un patrimoine immatériel conservé grâce à la sollicitation de la mémoire, de la mémoire individuelle, mais surtout, de la mémoire sociale», a souligné Mme Khalida Toumi. Alors que les préparatifs vont bon train pour accueillir du 5 au 20 février courant, à Alger, la 2e édition du 2e Festival culturel panafricain, les autorités et les professionnels ont déjà fait montre d'une grande mobilisation pour garantir à cet événement d'envergure toutes les conditions nécessaires du succès. C'est dans ce contexte, qu'une réunion préparatoire des cinq expositions sur le patrimoine et artisanat d'art figurant au programme de cet événement africain, s'est tenue, jeudi dernier, au Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (Cnrpah) Alger. Au cours de cette réunion, qui se poursuivra jusqu'à samedi prochain, les experts africains du patrimoine, débattront des modalités pratiques de la tenue de ces expositions qui portent sur les thèmes, «le Sahara», «l'artisanat», «l'architecture de terre», «les 18 chefs-d'oeuvre africains inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité» et «les arts anciens». L'exposition sur les chefs-d'oeuvre africains porte notamment sur «l'Ahellil du Gourara» (Algérie), «le kankurang, rite d'initiation mandingue» (Gambie), «la mascarade makishi» (Zambie), «le chopi timbila» (Mozambique), «le système de divination Ifa» (Nigeria), «la fabrication des tissus d'écorce» (Ouganda), «les chants polyphoniques des pygmées Aka» (République de Centrafrique), «le vimbuza, danse de guérison» (Malawi), «L'espace culturel du Yaraal» (Sénégal), L'espace culturel de la place Jemaâ el fna (Maroc), et L'épopée ou Al-Sirah al Hilaliyyah (Egypte). Dans un message adressé aux experts, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi a mis en exergue la richesse du patrimoine immatériel africain «un patrimoine immatériel conservé grâce à la sollicitation de la mémoire, de la mémoire individuelle, mais surtout, de la mémoire sociale», a-t-elle souligné. «Les mutations profondes et rapides que vivent nos pays, les changements fondamentaux qu'elles apportent, tout en étant incontournables, parce que se situant pour beaucoup d'entre elles, dans le sens des exigences de l'époque, sont en train de modifier les paysages culturels et humains des pays du Sud», a affirmé la ministre de la Culture. Dans ce contexte, elle a rappelé le travail effectué par les pays africains auprès des instances internationales comme l'Unesco, pour faire adopter en 2003 la convention portant sauvegarde du patrimoine immatériel, «car plus que quiconque, a-t-elle dit, le continent africain sait les risques qu'une mondialisation synonyme d'uniformisation planétaire fait courir à la permanence de nos cultures». «L'Afrique a fait prendre conscience à l'humanité que si elle veut conserver son caractère pluriel, fécond, créateur, en un mot humain, elle se doit de tout faire pour conserver et assurer la mise en circulation sociale de tous ces trésors qui nous font ce que nous sommes», a conclu la ministre.