La balle semble être aujourd'hui dans le camp des pouvoirs publics. La prochaine rentrée scolaire coïncidera avec l'application des premiers plans d'action de mise en oeuvre de la réforme du système éducatif. C'est ce qui a été annoncé dernièrement par le ministre de l'Education nationale. M.Benbouzid a évoqué, pour l'occasion, la réforme du baccalauréat. L'on apprend à ce sujet que l'édition 2003 se déroulera en deux sessions et prendra une nouvelle formule (baccalauréat professionnel, technique, mathématique, sportif). L'école fondamentale sera remplacée par l'enseignement de base sanctionné par le brevet de l'enseignement de base. Le ministre n'en dira pas plus et on n'en saura pas davantage sur ce dossier clef, qui, faut-il le préciser, sera pris en charge par un nouvel Exécutif né des résultats des dernières élections législatives, ayant instauré une nouvelle configuration de la scène politique nationale, avec la montée du FLN et d'El-Islah, le recul du RND et du MSP. Pour les observateurs, cette nouvelle donne ne peut qu'accélérer le train des réformes, d'autant plus que le parti de Benflis sortant majoritaire à l'APN du scrutin du 30 mai avec 199 sièges, avait adhéré, dans sa campagne électorale, au choix du Président de la République qui a soulevé, lors de ces différentes sorties «la nécessité de réformer le système éducatif» Une thèse soutenue aussi par le RND, qui prendra part sans grande surprise à la prochaine coalition gouvernementale. Restent les partis islamistes qui ont mené une campagne tambour battant contre le rapport de la Commission nationale des réformes du système éducatif (Cnrse), présidé par M Benzaghou. Cette dernière est qualifiée de «laïque» par le leader d'El-Islah, M.Djaballah, et «d'illégitime» par Cheikh Nahnah, président du MSP, deux formations qui ont rejoint pour l'occasion le rang de l'ex-ministre de l'Education M.Benmohamed, qui a mis sur pied une coordination nationale, avec comme objectif principal de freiner, vaille que vaille, la mise en oeuvre des recommandations de la Cnrse finalisées depuis plus d'une année. Cependant, ni le MSP ni El-Islah ne sont en mesure aujourd'hui de «gêner» le travail des partisans de la réforme, d'autant plus que Djaballah a déclaré officiellement son refus de prendre part au prochain exécutif. Pour lui, «son parti ne peut intégrer un gouvernement prônant un programme qui va à contre-courant de ses convictions». Il est clair que la réforme de l'école semble constituer la pomme de discorde divisant les deux parties. Le recul flagrant du MSP, qui a perdu 30 sièges dans la future APN, réduit sérieusement sa marge de manoeuvre. Il ne peut menacer cette réforme. La conjoncture politique est, de ce fait, propice à la concrétisation des recommandations de la Commission Benzaghou. Mais la volonté politique doit être soutenue par des investissements financiers sur le terrain, afin de réussir la réforme de l'école. La balle semble être aujourd'hui dans le camp des pouvoirs publics.