L'intersyndicale de la Fonction publique ne compte pas, semble-t-il, baisser les bras et espère voir la situation socioprofessionnelle des travailleurs s'améliorer à l'issue de la prochaine tripartite. Au contraire, les neuf syndicats autonomes formant cette organisation, dont le Snapap, le Snapsy, le Cnapest, le SNTE et le Satef, veulent pousser les pouvoirs publics à donner une suite favorable aux revendications des travailleurs le plus tôt possible. L'intersyndicale organisera, aujourd'hui, une journée de grève. Une action qui touchera pratiquement tout le secteur de la Fonction publique. L'éducation, l'enseignement supérieur, la santé et l'administration seront probablement paralysés. La décision d'organiser une grève dans le secteur, prise rappelons-le le 16 avril 2006, a été confirmée avant-hier à l'issue de la réunion des représentants des neuf syndicats autonomes regroupés autour de l'intersyndicale de la Fonction publique. « Devant le mutisme et l'indifférence affichés par le pouvoir public à l'égard des doléances des personnels de la Fonction publique et la fermeture de toutes les issues quant à un dialogue serein et constructif, l'intersyndicale appelle tous les travailleurs à se mobiliser pour exiger la satisfaction de leurs droits légitimes », lit-on dans le communiqué de ladite organisation. Les revendications des syndicats de la Fonction publique sont les mêmes que celles posées par les enseignants durant les trois dernières années : la revalorisation salariale, la promulgation du statut particulier de la Fonction publique et les libertés syndicales. C'est pour dire que le malaise dans ce secteur ne date pas d'aujourd'hui et les syndicalistes en ont marre. En dépit des tentatives du gouvernement et de l'UGTA de calmer le jeu jusqu'à la tenue de la prochaine tripartite, reportée pour début septembre prochain, en avançant la possibilité d'une augmentation du SNMG, les travailleurs ne veulent plus y croire. Pour eux, le seul moyen leur permettant d'arracher leurs droits reste les actions de rue. Après des années de lutte en solo, les syndicats des différents secteurs de la Fonction publique ont décidé de fédérer leurs efforts pour tenter de faire valoir les revendications des fonctionnaires de la Fonction publique. Le débrayage d'aujourd'hui revêt le caractère d'une action en profondeur venant de la base. Une base lasse de sa situation précaire. Les travailleurs de la Fonction publique sont, effectivement, les moins payés en Algérie. L'embellie financière que connaît le pays, avec plus de 60 milliards de réserves des changes et une croissance économique tirée vers le haut, ne bénéficie pas aux fonctionnaires. En comparaison avec les travailleurs tunisiens et marocains, les Algériens ont des salaires mensuels plus bas, ne dépassant pas, parfois, les 100 euros. En sus de l'augmentation des salaires, les syndicats autonomes demandent également la promulgation du statut particulier de la Fonction publique. Un statut fin prêt, depuis des mois selon le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, mais qui moisit encore dans les tiroirs du chef du gouvernement. Afin de donner plus de force à leur action, les organisations corporatistes lancent également des appels à l'adresse des partis politiques ayant manifesté leur soutien aux revendications des travailleurs à s'impliquer davantage sur le terrain.