Un vibrant hommage a été rendu à tous les jeunes morts depuis le début des événements de Kabylie. Les différentes localités de la wilaya de Béjaïa ont vécu la journée d'hier, qui coïncidait avec le premier anniversaire de la grande marche populaire qui avait vu des milliers de personnes déferler sur la capitale, au rythme de manifestations de recueillement et de concertation. Les communes endeuillées ont tenu à faire de cette date une journée de recueillement sur les tombes des martyrs du Printemps noir. En effet, un vibrant hommage a été rendu à tous les jeunes morts depuis le début des événements de Kabylie, toutes les communes, notamment celles qui avaient enregistré des décès sur leur territoire, ont marqué cette journée par des dépôts de gerbes de fleurs sur les tombes des martyrs. C'est le cas dans la ville de Béjaïa où des dizaines de citoyens se sont recueillies sur la tombe du jeune Hafnaoui dont la mort est survenue le vendredi 15 juin 2001 lors des violents affrontements qui ont secoué la ville de Béjaïa. Pour rappel, ce jour-là de nombreux édifices publics avaient été saccagés. La maison de la culture, l'hôtel des finances, le dépôt de pneus Sonatrach n'avaient pas échappé à la furie des milliers de manifestants qui avaient déferlé sur la capitale des Hammadites. L'incendie des locaux du Central des télécommunications (Actel) avait privé la wilaya de téléphone plus d'un mois. La colère d'après-le 14 juin de l'an dernier avait également touché d'autres localités. Les citoyens gardent encore en mémoire cette journée du «samedi noir» jamais connue auparavant. A Akbou, les violents face-à-face manifestants-éléments des CNS s'étaient soldés par la mort de cinq manifestants. Hier l'heure était au recueillement dans cette localité. Un moment d'émotion difficile à décrire. Conformément à la décision de l'interwilayas prise lors du conclave symbolique d'El-Kseur pour célébrer le 1er anniversaire de l'élaboration de la plate-forme d'El-Kseur, des assemblées générales ont également eu lieu dans certaines communes. Les délégués communaux se sont, pour la circonstance, concertés avec les citoyens. On croit savoir que les débats ont tourné autour du bilan du mouvement et des perspectives d'avenir à appliquer au mouvement à la lumière des nouveaux développements intervenus depuis le 30 mai. A l'heure où nous mettons sous presse rien n'a filtré sur les décisions et orientations prises au cours de ces assemblées avec la base. Selon les informations que nous avons pu recueillir, hier en fin de journée, seules quelques communes sur les 32 affiliées à la CICB, ont tenu des réunions avec la population. Les autres le feront dans les prochains jours. Les communes qui n'ont jamais fait partie de l'intercommunale se sont retrouvées au Théâtre régional de Béjaïa avec le comité populaire qui avait appelé à une large participation des personnes partageant sa ligne pour faire le bilan du mouvement et analyser la situation qui prévaut dans le pays. Les animateurs de ce mouvement populaire, qui ont été les artisans de la rédaction de la plate-forme d'El-Kseur, appellent également à la tenue d'une conférence nationale pour la construction d'un réel mouvement populaire national. Au Cpw de Béjaïa s'étaient joints d'autres délégations de Sétif, Bordj Bou-Arréridj et d'Alger et de nombreux citoyens. Les travaux de cette réunion ne sont toujours pas encore achevés. Une déclaration finale sera vraisemblablement rendue publique en fin de journée.