Le procureur général a requis une peine de trois ans ferme à l'encontre des trois principaux accusés. Malgré la défaillance du quatrième prévenu, le procès de l'ex-chef de Sûreté de wilaya d'Oran et deux autres officiers de la police judiciaire, accusés de faux et usage de faux, délivrance non justifiée d'un document administratif et falsification de document, s'est ouvert hier au niveau du tribunal d'Arzew, territorialement compétent. L'ancien divisionnaire d'Oran, MM., a comparu en compagnie de deux ex-officiers de police judiciaire M.Y., actuellement en prison pour une autre affaire, et N. A. Sur la liste des accusés figure A.K.B., ex-patron du groupe de presse Echo d'Oran, actuellement en Espagne. Ce dernier serait le bénéficiaire du document administratif falsifié, un casier judiciaire vierge alors que le mis en cause avait été condamné à plusieurs reprises. Appelé le premier à la barre, l'ex-chef de Sûreté de wilaya a nié toute accointance pouvant le lier avec l'accusé bénéficiaire du casier judiciaire falsifié. A la recherche de la vérité, le président de l'audience a axé son interrogatoire sur l'enquête de réhabilitation devant être menée par la police avant de transmettre le dossier aux structures habilitées quant à la délivrance du casier judiciaire. L'enquête de réhabilitation sert d'élément d'appui pour la délivrance du document. Cette dernière, selon l'accusé, est tributaire de plusieurs avis d'autres services. «L'enquête passe, avant et au préalable, par plusieurs services avant que le dossier n'atterrisse, en fin de compte, dans mon bureau pour la signature finale», a-t-il indiqué. En effet, l'ex-chef de Sûreté de wilaya est la dernière personne devant apposer son avis, sa signature et sa griffe. Pour l'ancien divisionnaire, les avis de ses services sont tout aussi importants. «Le dossier est passé par plusieurs services, je l'ai reçu et je l'ai signé», a-t-il affirmé. Pour le président de l'audience, la vérification des documents à signer doit être de mise, a-t-il souligné. L'ex-chef de sûreté a répliqué que la gestion de la Sûreté de wilaya n'est pas une affaire aussi simple. «Je gérais une Sûreté qui emploie au moins 12.000 agents, je ne peux pas tout vérifier» a-t-il expliqué pour se justifier avant de renvoyer la balle dans le camp de ses subalternes. Pour se disculper, l'ex-patron de la police d'Oran a, dans sa déclaration, avancé le rapport de confiance mutuelle le liant à ses subalternes. Le juge a, par la suite, passé au peigne fin les mécanismes et méthodes devant être mis en exergue dans l'enquête de réhabilitation dans le cadre de la prédélivrance du casier judiciaire en question. Cependant, deux autres officiers de la police judiciaire, entendus dans la même affaire, ont réfuté en bloc toute connivence pouvant les lier avec le bénéficiaire du document falsifié. Le procès qui se poursuit au niveau du tribunal d'Arzew n'est pas près de livrer de sitôt tous ses secrets tandis que l'arrêt de renvoi accable l'ensemble des accusés. L'enquête a mis en relief, détail par détail, les accointances de tous les mis en cause dans une affaire qui a tenu en haleine la population locale. L'affaire a éclaté l'année dernière à la suite d'une demande formulée par le ministère de la Justice. Plusieurs masques sont tombés par la suite, notamment deux officiers de la police judiciaire. Dans cette affaire, au moins une vingtaine de personnes, notamment des d'officiers de police et deux policiers sont appelés à témoigner.