Le procureur de la République près le tribunal d'Arzew a requis hier une peine de 3 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien divisionnaire d'Oran, M.M., ainsi que l'ex-chef de service de la police judiciaire par intérim M.Y. pour délivrance d'un document officiel au profit d'une personne sans aucun droit et pour faux et usage de faux. Oran De notre bureau La même peine a été requise à l'encontre de B.A.K., qui a édité un quotidien sur la base du document controversé et qui a fait l'objet d'un mandat d'arrêt car déclaré en fuite. Quant au chef de la brigade criminelle D. A., impliqué également dans cette affaire, aucune peine n'a été requise contre lui, car le représentant du ministère public a demandé l'application stricte de la loi à son encontre. Dans une salle archicomble, composée essentiellement de fonctionnaires du secteur de la police ainsi que de responsables du journal l'Echo d'Oran du groupe le Monde Info dans lequel le principal inculpé détenait 35% du capital, 13 témoins ont été convoqués à l'audience pour apporter des clarifications sur certaines anomalies relatives à la façon dont l'enquête sociale sur ledit journaliste a été faite, ainsi que sur le service qui s'est vu confier la délivrance du rapport d'éligibilité du dossier. Il s'agit entre autres des appariteurs de l'ex-chef de sûreté, de son chauffeur personnel ainsi que d'autres enquêteurs et fonctionnaires dans les services de wilaya de la police, le secrétariat des renseignements généraux ainsi que le bureau d'ordre. « Agissant sur instruction du procureur général auprès du parquet d'Oran, l'intéressé, B.A.K., a fait l'objet d'une enquête sociale au mois d'octobre 2004. Cette pièce lui a permis plus tard d'obtenir un agrément pour trois journaux, dont un en langue nationale », apprend-on de sources judiciaires. Cependant, l'identification du service chargé de cette enquête est devenue problématique, puisque toutes les données fournies par les inculpés sont incomplètes et parfois confuses. L'erreur faite sur la copie du bordereau d'envoi classée dans les archives de la sûreté de wilaya n'a fait que compliquer la situation. Selon M. M., ex-secrétaire de wilaya de la police, ces agissements ont influencé le déroulement de l'enquête préliminaire effectuée sur l'intéressé, surtout qu'à cette période, le service des renseignements généraux dépendait de cette institution. De son côté, l'ancien divisionnaire d'Oran a nié la nature de la relation qu'il avait avec B. A. K. Ces déclarations ont été aussitôt démenties par H. K., ex-journaliste au quotidien Errai, convoqué en tant que témoin. Le verdict sera connu le 8 mars prochain. Pour rappel, la première audience de l'ex-chef de sûreté de wilaya a eu lieu le 15 juin 2008. Lorsqu'il a été convoqué par le tribunal d'Oran, il a été entendu en qualité de témoin. Le procureur de la République avait requis, un mois plus tard, son inculpation ainsi que celle de deux autres prévenus pour avoir aidé la personne en fuite, par le biais du rapport de l'enquête sociale, à obtenir un casier judiciaire « vierge » afin de monter des journaux.