Tandis que certains clubs des différents championnats de wilaya et de région font le bonheur de leur public, d'autres sont contraints à une interminable hibernation. Pour les plus chanceux, ils sont juste obligés de recevoir dans des terrains proches de leurs communes. Telle est la réalité du football dans les contrées profondes du pays. Pourtant, en des temps plus rationnels, c'était de ces catégories qu'émergeaient des stars qui ont fait le bonheur des amoureux algériens de la balle ronde. En effet, malgré l'animation constante de ces compétitions qui voient des clubs comme (...) produire un jeu digne des clubs professionnels, certains d'entre eux souffrent en silence de nombreux obstacles. Ne voit-on pas actuellement un petit club de Ben Aknoun damer le pion à de grandes cylindrées du championnat national? Lors de toutes les compétitions de Coupe d'Algérie, le public a eu à découvrir des clubs de championnat de wilaya et de région qui parviennent aux quarts de finale, demi-finale, voire en finale. Mais, qu'on se penche sur les conditions dans lesquelles ils évoluent, on se trouve paradoxalement émerveillés et sidérés. En effet, le manque flagrant de moyens les plus rudimentaires comme le transport, les vestiaires, et même la nourriture des joueurs en déplacement interpellent tout le monde. Ces clubs qui manquent de ces commodités primaires sont, cependant, chanceux au vu de ceux-là qui n'ont pas de stade où recevoir. Toutes ces raisons font qu'actuellement, des équipes comme Boudjima, Iflissen, Tigzirt et Mizrana ont déclaré forfait malgré les compétences des footballeurs. Non pas qu'il n'y a pas de terrain dans ces communes, mais plutôt en raison du laisser-aller. A Tigzirt, le stade communal a toutes les commodités pour recevoir un championnat de wilaya et de région. Mais depuis des années, des travaux lancés par l'APC en vue de construire des locaux à usage commercial à sa périphérie empêchent le déroulement des activités sportives. Des exemples de ce genre sont très répandus. Et, cela démontre si besoin est que les préoccupations premières des autorités locales sont loin de celle du bien-être de la jeunesse. Pour preuve, à Boudjima, la seule chose qui change au niveau du stade communal est la couleur du portail. Son apparence suit le rythme de la succession des partis politiques aux commandes de l'APC. Quant à ce club de Boudjima qui a fait le bonheur des jeunes de la région, les mesquines préoccupations politiciennes ont causé sa mort quand on a voulu lui faire accoucher un autre club concurrent. Enfin, Boudjima n'est qu'un exemple de la démesure de l'incapacité. Car, à l'ordinaire, comment peut-on gérer deux équipes alors qu'on a toutes les difficultés du monde pour faire vivre une seule? Et, ainsi perdurent encore les souffrances des petites équipes qui sont pourtant les pépinières des grands champions.