La vallée du Chellif est d'une beauté féerique dédiée à la gloire de l'Algérie. Encore 60 jours et l'eau coulera à flots dans les villes d'Oran et Mostaganem. A la fin avril, les habitants de ces deux villes recevront de l'eau transférée de l'Oued Chellif. C'est ce qu'a indiqué Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales et ministre par intérim des Ressources en eau, lors de sa tournée d'inspection effectuée, mercredi, à Mostaganem. A ce sujet, le ministre a déclaré: «La date butoir de la période d'essai est fixée au 31 mars prochain. C'est l'engagement que j'ai pris devant le Premier ministre.» Ce faisant, le ministre a insisté pour que le mégaprojet d'approvisionnement en eau potable, du couloir Mostaganem-Arzew-Oran (MAO), soit livré avant la fin de l'année en cours. Pour atteindre cet objectif, le ministre a invité les entreprises nationales et étrangères, en charge des travaux, à respecter les délais de réalisation. Retour sur une visite palpitante. Sonne le portable et le vol est reporté L'aurore, nous sommes à l'aéroport international Houari-Boumediene. M.Bouaziz, responsable de la communication au ministère des Ressources en eau, est aux petits soins avec les journalistes. Le vol est prévu à 7h50. Le moment venu, la délégation ministérielle prend place dans l'avion. Le pilotage est confié à des mains turques. Le Boeing prend son envol. Vue d'en haut, la beauté du littoral algérien est célébrée, en choeur, par les vagues doucereuses de la Méditerranée. L'appareil évolue à travers les petits nuages éparpillés dans le ciel. Le soleil donne le «la» d'une belle journée. Nous arrivons au-dessus de Chlef et...coup de théâtre! En deux temps, trois mouvements, un téléphone portable sonne, l'avion rebrousse chemin et c'est toute la délégation qui est obligée de retourner à Alger. Raison évoquée: la ville d'Oran est sous le brouillard. L'argument est loin de convaincre. Nous sommes à nouveau à l'aéroport de la capitale. Renseignement pris, un autre avion en provenance de Hassi Messaoud, cette fois-ci, vient d'atterrir à...Oran! Précisons que le pilote de l'appareil est Algérien, ce qui, semble-t-il, a eu pour effet de mettre en confiance El Bahia. Une ville capricieuse. Oran qui se voile et El Bahia qui se dévoile. Décidément, le mobile connaît bien la chanson. En sonnant, ce gadget a failli sonner le glas d'une tournée d'inspection d'une délégation ministérielle. Finalement, le vol est reporté à midi. L'appareil s'envolera...une heure plus tard. «Si l'avion avait été confié à un pilote algérien, on aurait évité ce désagrément», a regretté un passager. Arrivée à l'aéroport Es Senia d'Oran, la délégation prend, illico presto, place dans les véhicules qui lui sont affrétés. Le cortège s'ébranle, à toute allure. Direction, la vallée du Chellif dans la wilaya de Mostaganem. La réalisation du MAO est répartie en quatre îlots distincts. Ces îlots comprennent les barrages du Chellif et de Kerrada, l'adduction de Mostaganem à Oran ainsi que la station de traitement de Sidi Hadjel. Nous sommes à Oued Chellif. Le barrage de dérivation qui y est érigé est d'une capacité de 70 millions m3. Le site abrite un système de prise d'eau, une station de pompage et une conduite de transfert. Le débit de la station de pompage est de 9,5m3/seconde. Dans sa présentation de l'infrastructure au ministre, M.N.Benzarga, directeur général de l'Anbt d'Oran, a expliqué: «Le taux d'avancement des travaux sur le site est de 75%. La station de pompage est achevée à 98%. A la fin mars, nous procéderons à un pompage partiel de l'eau avec un débit de 1 m3/s. Ensuite, l'eau sera refoulée vers la station de traitement de Sidi Hadjel et au barrage de Kerrada.» Après la présentation, la délégation prend la direction de la rive droite de l'oued Chellif. Le cortège «grille», en un laps de temps très court, les quelques kilomètres qui séparent le barrage réservoir de Kerrada du barrage de dérivation de Chellif. Le niveau de l'eau dans les barrages est en nette progression. Preuve en est, le taux de remplissage des 60 barrages que compte le pays est passé de 48 % en 2008, à 64, 12% cette année à la même période. Selon M.Bouaziz, chargé de la communication au ministère des Ressources en eau, pas moins de 24 barrages ont atteint le taux de remplissage maximal (100%). La même source a indiqué que dans l'ouest du pays, le taux de remplissage a augmenté de près de 50%. Ainsi, il est passé de 30 à 79%. Sur les 15 infrastructures que compte la région, pas moins de six sont totalement, remplies. Dans la région centre, le remplissage de l'eau a atteint un taux de 75,69%, cette année, alors qu'il était de 44% l'année dernière. Le centre du pays abrite 12 barrages dont sept sont pleins. En revanche, le chargé de communication du MRE a souligné que le remplissage des barrages de la région est, durant ces derniers mois, presque identique à celui du premier trimestre de l'exercice écoulé. D'après les chiffres, le taux enregistré cette année (66%) n'a progressé que de 6%, par rapport à celui de l'année dernière. En outre, M.Bouaziz a indiqué que sur les 20 installations implantées dans la région de l'Est 11 sont complètement remplies.