La conférence se tient sur fond de regain de tension autour de Ghaza, d'où des roquettes ont encore été tirées dimanche vers le sud d'Israël. Une conférence de donateurs, qui devrait mobiliser près de trois milliards de dollars pour Ghaza après l'agression israélienne, s'est ouverte hier en Egypte avec des appels à la relance du processus de paix entre Israël et les Palestiniens. La conférence a été ouverte par le président égyptien Hosni Moubarak en présence de 75 délégations du monde entier, dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, où les donateurs devraient promettre au moins 2,8 milliards de dollars pour financer un plan de reconstruction et de soutien économique préparé par l'Autorité palestinienne. «Le soutien à l'économie palestinienne et l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens ne devraient pas se substituer à la finalité du processus de paix qui doit être un règlement basé sur deux Etats», Israël et la Palestine, a déclaré M.Moubarak. La conférence se tient sur fond de regain de tension autour de Ghaza, d'où des roquettes ont encore été tirées dimanche vers le sud d'Israël. Le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert a menacé d'une riposte «sévère». Le plan prévoit 1,3 milliard de dollars en 2009-2010 pour la reconstruction et le redémarrage de l'économie et 1,5 milliard pour combler le déficit prévu dans l'exercice en cours du budget de l'Autorité palestinienne, dont la moitié est consacrée à Ghaza bien que M.Abbas n'exerce aucun contrôle sur ce territoire tombé mi-2007 aux mains des islamistes du Hamas. Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé hier devant les donateurs internationaux que leur soutien à l'économie palestinienne resterait «insuffisant» sans un règlement politique du conflit avec Israël. «Nous sommes tous conscients que les efforts de reconstruction et de développement resteront insuffisants, impuissants et menacés en l'absence d'un règlement politique», a déclaré M.Abbas lors de la conférence de donateurs pour la reconstruction de Ghaza et la relance de son économie. «Si nous apprécions votre présence et le soutien financier, économique et technique que vous accordez au peuple palestinien, nous insistons sur la nécessité pressante de réaliser des progrès substantiels vers un règlement juste», du conflit avec Israël, a ajouté M.Abbas. Le président français, Nicolas Sarkozy a, pour sa part, appelé hier tous les Palestiniens à se rassembler dans un gouvernement d'union nationale derrière le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à l'ouverture de la conférence pour la reconstruction de Gaza à Charm el-Cheikh. «Tous les Palestiniens doivent se rassembler dans ce gouvernement d'union derrière le président Abbas», a déclaré M.Sarkozy. «Je dis aux pays qui ont des liens avec le Hamas, vous avez une responsabilité particulière pour exiger qu'il rejoigne le président Abbas, dont la démarche de paix, et elle seule, produira des résultats», a poursuivi le chef de l'Etat français. «Je le dis enfin à l'ensemble des dirigeants palestiniens: si vous voulez être considérés comme des interlocuteurs légitimes, il faut que vous admettiez qu'il n'y a pas d'autre chemin vers la création d'un Etat palestinien que de vous engager résolument dans la recherche d'une solution politique et donc dans le dialogue avec Israël, sur la base des acquis des négociations passées», a insisté Nicolas Sarkozy. De son côté, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton a indiqué que l'aide américaine à la bande de Ghaza ne saurait être dissociée du processus de paix, a-t-elle souligné hier à la conférence des donateurs à Charm el-Cheikh. Les Etats-Unis ont annoncé une contribution totale de 900 millions de dollars aux Palestiniens lors de cette conférence, mais 300 millions seulement iront directement à la bande de Ghaza, le reste étant destiné à l'Autorité palestinienne. «Notre réponse à la crise d'aujourd'hui ne saurait être dissociée de nos efforts plus larges pour atteindre une paix globale», a déclaré la chef de la diplomatie américaine, selon des extraits de son discours publiés à l'avance par la délégation américaine. «En accordant une aide humanitaire à Ghaza, nous cherchons aussi à promouvoir les conditions dans lesquelles un Etat palestinien pourra aboutir», a-t-elle ajouté. Mme Clinton a précisé avoir obtenu du président palestinien Mahmoud Abbas des garanties que l'argent américain n'irait pas au mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza et que les Etats-Unis considèrent comme terroriste. «Nous avons travaillé avec l'Autorité palestinienne pour mettre en place des garanties et pour nous assurer que nos fonds ne sont utilisés que là et pour qui ils sont prévus, et qu'ils ne tombent pas dans de mauvaises mains», a-t-elle noté.