Les électeurs auront droit à un choix multiple pour élire leur président. Le tamisage effectué par le Conseil constitutionnel a donné un résultat tel que la majorité des courants politiques qui existent au sein de la société algérienne seront représentés lors de la prochaine présidentielle. Parmi ces courants, on retrouve celui des nationalistes, représenté dans toute sa diversité. Le courant est mené par l'actuel premier magistrat du pays Bouteflika, Ali Fawzi Rebaïne, Moussa Touati et Mohamed Saïd. Cependant, il y a des variantes dans ce courant. Chacun pour soi et le nationalisme pour tous, sommes-nous tentés de dire à propos de ce courant où chacun fera sa campagne pour lui-même. Pour le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika issu de la génération qui a mené la guerre de libération, les défis sont grands et il place la barre très haut. Si des chantiers colossaux ont été achevés, d'autres demeurent en cours de réalisation et auxquels il tient comme à la prunelle de ses yeux. L'autoroute Est-Ouest, le million de logements...sont, entre autres, les défis que M.Bouteflika compte relever. L'un de ses objectifs est également, d'ancrer à la jeunesse d'aujourd'hui les valeurs historiques de leur pays. Le deuxième candidat appartenant à ce pôle est Mohamed Saïd, fondateur du Parti de la liberté et de la justice(PLJ). Cette nouvelle figure du champ politique national, ne laisse pas indifférent. Les observateurs affirment qu'il est un candidat crédible vu son profil intellectuel, sa probité et ses valeurs morales. Sa politique oeuvre pour une économie «quasi libérale» basée sur «le passage rapide d'une économie de rente à une économie de marché» et vise à «diversifier les ressources en favorisant le développement de l'agriculture». Ce candidat compte faire de la défense de l'indépendance de la justice et de la liberté d'expression son cheval de bataille durant sa campagne électorale. Le pôle des nationalistes compte un autre candidat, une véritable force tranquille qui fait son travail mais sans de bruit. Il s'agit de Fawzi Rebaine, président de AHD 54. Il s'identifie à la génération de 1954. L'un des arguments avec lequel il mènera sa campagne consiste en la reconstitution de l'Etat dans le principe de la déclaration de Novembre 1954, un rêve des aînés qui ont libéré le pays. M.Rebaïne croit dur comme fer en son retour comme il croit en un «éventuel» exploit. «On est là pour améliorer les choses et participer à l'instauration d'un vrai Etat de droit et d'une vraie démocratie», a-t-il souvent répété. Quant à M.Touati, refera-t-il le même coup lors de la prochaine présidentielle, que celui réussi aux législatives? Difficile à croire même si lui affiche un optimisme démesuré. Les deux candidats restants représentent deux courants contradictoires: Djahid Younsi, dirigeant du mouvement islamiste d'El Islah dont il a pris les commandes après avoir évincé son ancien chef, Abdellah Djaballah et la dame de fer du PT aux idées trotskistes, Louisa Hanoune. L'unique femme candidate à l'élection a des arguments à faire valoir. L'expérience acquise est en sa faveur. Quant à M.Younsi, seul «rescapé» des islamistes, son choix par le Conseil constitutionnel est déjà une victoire sinon c'est, peut-être, la fin de la mouvance islamiste qui se profile à l'horizon.