La solution de deux Etats, israélien et palestinien, est «inévitable» pour mettre fin au conflit au Proche-Orient, a affirmé hier la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lors de sa première tournée dans la région. «Au final, oeuvrer à une solution à deux Etats est inévitable», a affirmé Mme Clinton lors d'une conférence de presse à Jérusalem avec son homologue israélienne, Tzipi Livni, avec laquelle elle a eu un déjeuner de travail. Mais a-t-elle ajouté, «le premier pas dès à présent, sans attendre un nouveau gouvernement (israélien), est un cessez-le-feu durable» à Ghaza. «Cela ne peut être réalisé que si le Hamas arrête de tirer des roquettes» sur le sud d'Israël, a-t-elle dit. Ces tirs se poursuivent en dépit du cessez-le-feu entré en vigueur le 18 janvier après une offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza qui a fait plus de 1300 morts palestiniens en trois semaines. Mme Clinton doit rencontrer dans l'après-midi le Premier ministre israélien pressenti, le chef du Likoud (droite) Benjamin Netanyahu, hostile à la création d'un Etat palestinien dans un avenir proche. M.Netanyahu prône en revanche une «solution économique» améliorant les conditions de vie des Palestiniens. Mme Clinton a également annoncé que les Etats-Unis allaient rapidement dépêcher deux émissaires en Syrie. «Nous allons envoyer un représentant du Département d'Etat et un autre de la Maison Blanche pour examiner avec la Syrie des questions bilatérales», a-t-elle dit. «Un certain nombre de questions se posent entre les Etats-Unis et la Syrie», a-t-elle souligné, estimant que le régime du président Bachar al-Assad suscitait «de manière évidente des préoccupations régionales plus larges» en référence à son soutien à la milice chiite libanaise Hezbollah et au groupe islamiste palestinien Hamas. «Entamer ces discussions préliminaires est un effort qui vaut la peine», a-t-elle estimé. Selon un responsable américain, Jeffrey Feltman, secrétaire d'Etat adjoint par intérim au Proche-Orient, et Daniel Shapiro, conseiller à la sécurité nationale chargé du Proche-Orient à la Maison Blanche, qui voyagent avec Mme Clinton, se rendront à Damas immédiatement après la fin de sa visite, mercredi, en Israël et dans les territoires palestiniens. Les deux pays entretiennent des relations diplomatiques mais celles-ci sont tendues depuis l'assassinat en 2005 du dirigeant libanais Rafic Hariri, pour lequel le régime syrien a été pointé du doigt. Mme Clinton s'est brièvement entretenue avec son homologue syrien Walid Mouallem en marge de la conférence des donateurs pour la bande de Gaza lundi à Charm el-Cheikh (Egypte), selon M.Mouallem, qui s'en est dit «très heureux». Mme Clinton est arrivée lundi soir en Israël après avoir participé à cette conférence sur la reconstruction du territoire palestinien. Elle a rencontré mardi matin le président israélien Shimon Peres, et doit encore avoir des entretiens avec le Premier ministre sortant Ehud Olmert et le ministre de la Défense Ehud Barak. Elle doit se rendre mercredi à Ramallah pour y rencontrer les dirigeants de l'Autorité palestinienne.