Les préparatifs du sommet continuent et ne semblent pas être affectés outre mesure par la probable défection du roi marocain. Le comité des experts réunis depuis dimanche à Alger, a achevé ses travaux, hier, en formalisant un certain nombre de propositions. Les participants ont notamment procédé à une évaluation des besoins «de reconstruction administrative et financière» des différentes structures de l'Union. Cependant, une question se pose quant à la présence du roi Mohammed VI si effectivement il y a un doute quant à cette participation, celui-ci ayant été renforcé par la déclaration (intempestive?) du Premier ministre marocain Abderrahmane Youssoufi à partir de Tunisie. Cette déclaration, faite à un moment précis - l'ouverture des travaux des experts de l'UMA à Alger - suscite de nombreuses supputations sur les desseins que poursuit la partie marocaine. Le royaume monnaye-t-il sa participation au sommet de l'UMA par un improbable assouplissement d'Alger, quant à sa position de principe par rapport au problème du Sahara occidental? Pour rappel Abderrahmane Youssoufi a justifié l'absence de Mohammed VI au sommet de l'UMA les 21 et 22 juin par «l'attitude» d'Alger au sujet du Sahara occidental. «Si Sa Majesté ne peut participer, c'est pour des raisons qui relèvent de l'intégrité territoriale du Maroc», a déclaré Youssoufi. «Il est tout à fait naturel que l'Algérie respecte notre intégrité territoriale comme nous l'avions fait avec ce pays frère», a-t-il encore dit avant d'ajouter: «Alors que se préparait un sommet longtemps attendu, certaines initiatives incompréhensibles ont apparu à l'approche de ce sommet», sans que le chef du gouvernement marocain précise la teneur ni l'origine de ces initiatives. Nous constatons, par ailleurs, que les capitales maghrébines n'ont pas réagi à la déclaration de Youssoufi. Cela dit, les préparatifs pour le sommet se poursuivent normalement sans qu'ils soient affectés par l'intervention du responsable chérifien. Les experts de l'UMA ont réaffirmé, à l'issue des travaux, l'impératif d'une «relance et d'un réencadrement» des infrastructures de l'Union, notamment le conseil consultatif, l'instance juridique, le secrétariat général, l'académie et l'université maghrébines. Des sources proches de la réunion ont affirmé que «les discussions se poursuivent et il n'y a pas de divergences entre les pays du Maghreb, mais plutôt une diversité d'opinion qui ne peut aboutir qu'à une meilleure relance et consécration de ce grand projet (UMA, Ndlr)». Signalons, enfin, que le sommet des chefs d'Etat, qui se tiendra les 21 et 22 juin, serait couronné par l'adoption d'un programme exécutif axé sur le développement des ressources humaines, des infrastructures de base, de la sécurité alimentaire et des secteurs économiques et financiers.