L'absence du roi du Maroc traduirait une volonté délibérée de faire échouer la rencontre. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a laissé entendre que tous les chefs d'Etat membres de l'UMA participeront au sommet d'Alger. «La date de la tenue du sommet, les 21 et 22 juin, a été arrêtée suite à un consensus de tous les chefs d'Etat», a-t-il déclaré, hier, lors de la conférence de presse qu'il a organisée à Djenane El-Mithak. En d'autres termes, le roi Mohammed VI et le colonel Kadhafi ont donné leur accord pour participer au sommet. Belkhadem, s'adressant aux journalistes, ajoute presque catégorique: «Je ne vois aucun inconvénient qui empêcherait le roi du Maroc de se rendre à Alger, à moins que d'ici à là, il n'y ait un événement politique majeur.» «La conférence au sommet des chefs d'Etat aura lieu les 21 et 22 juin. Elle sera précédée de la réunion des experts les 15 et 16 juin, la réunion du comité de suivi le 17 juin et le Conseil des ministres des AE le 19 juin qui finalisera l'ordre du jour du sommet.» C'est au terme de cette dernière réunion qu'on saura avec certitude si le roi sera ou non à Alger. Il faut noter que son absence traduira directement sa volonté délibérée de faire échouer cette rencontre qui se déroule à Alger dans la mesure où il a donné son accord tout comme les autres chefs d'Etat, à en croire Belkhadem. Par ailleurs, ce dernier s'est refusé d'admettre que l'absence d'un des chefs d'Etat signifie l'échec du sommet, car selon lui, l'importance est que la démarche soit enclenchée même si elle se fait à petits pas. Il rappelle dans ce contexte que le processus d'édification du Maghreb arabe a commencé en même temps que celui de l'Union européenne, soit en 1958. L'Europe en est à la monnaie unique alors que l'UMA s'est confinée dans les contingences politiques. Dans ce sens, la défection du Maroc signifie également que le processus de construction de l'ensemble maghrébin grince encore. Il est évident que les contradictions et les divergences entre tel et tel pays ne peuvent jamais être aplanies complètement. En revanche, cela ne les empêche pas d'être au sein de l'Union et d'adopter une démarche cohérente. A ce propos, Belkhadem, s'inspirant de l'exemple européen, a fait remarquer que des pays de l'UE ne sont pas membres de l'espace Schengen, alors que d'autres n'ont pas adopté l'euro comme monnaie. «Cela ne les empêche pas d'être au sein de l'Union et de participer à ses avancées économiques et politiques», a-t-il dit.