Cette nouvelle initiative peut aboutir à une issue de la crise. L'information, faisant état des délégués du mouvement citoyen détenus à la maison d'arrêt de Béjaïa d'engager un dialogue avec les autorités, qui nous a été communiquée par un membre du collectif des avocats de la défense a été, hier, contredite en partie par les délégués eux-mêmes suite à la visite hebdomadaire que leurs parents leur ont rendue hier. En effet, samedi dans l'après-midi, un membre influent du collectif des avocats de la défense nous avait annoncé que «les délégués de la CICB sont prêts à dialoguer» en expliquant que cet accord que les détenus lui ont donné est toutefois conditionné par «la libération inconditionnelle de tous les détenus, la tenue de contacts préliminaires en vue de fixer les points de l'ordre du jour de la rencontre officielle». Cette information, que les autres membres du collectif des avocats n'ont pas voulu confirmer, nous a poussés à plus de prudence. Par souci d'efficacité, nous avons attendu hier pour confirmer cette information de haute importance auprès des parents après leur visite aux détenus. Contacté par nos soins, un membre de la famille n'a pas caché «la volonté des détenus d'aller vers un dialogue», mais les conditions émises par ces détenus sont autres que celles avancées par l'avocat en question. Selon toujours notre interlocuteur «les délégués détenus conditionnent tout contact avec le pouvoir par un accord avec l'ensemble des animateurs du mouvement citoyen». Ce contact serait, en quelque sorte, une concertation dans un conclave interwilayas extraordinaire qui interviendrait seulement après la libération de l'ensemble des détenus arrêtés dans le cadre de la contestation en Kabylie. Si ce nouveau développement annoncé par les parents confirme en partie l'information donnée par l'avocat sus-cité, il n'en demeure pas moins qu'une réelle volonté d'aboutir vers la solution du conflit existe réellement. Cet état de fait est perçu comme l'aboutissement des efforts entrepris depuis l'annonce de l'offre de dialogue par le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, lors de sa conférence de presse tenue au lendemain de l'annonce des résultats des législatives du 30 mai. Pour rappel, ce n'est pas la première fois qu'une tentative de nouer le dialogue a été lancée. L'on se rappelle l'appel lancé par le Président de la République, mais rejeté par l'ensemble des animateurs du mouvement citoyen. Son maintien avec des citoyens dits libres rassemblés autour de Salim Allilouche n'a pas débouché, du moins, au dénouement de la crise. Notons toutefois qu'une avancée considérable en matière d'acquis a été perçue dans le discours-réponse du Président de la République le 12 mars dernier. Cette nouvelle initiative peut aboutir à une issue de la crise, cependant, tout est conditionné à la position de l'interwilayas qui se concertera probablement prochainement, mais aussi à la libération de tous les détenus. Cette mesure d'apaisement souhaitée par les délégués détenus est largement partagée par l'ensemble des citoyens. Les jours à venir sont porteurs de grands espoirs, maintenant que le dialogue n'est plus un tabou. L'espoir est plus que jamais vivace au sein de l'opinion.