Ce n'est qu'aujourd'hui que les délégués de la CADC devront se prononcer sur l'invitation du Chef du gouvernement au dialogue. Pour une fois, il sera difficile de faire des pronostics quant à la décision qui sera prise par le mouvement citoyen de Tizi ouzou, mais une chose est certaine, aucun responsable n'a, depuis le déclenchement des évènements sanglants de Kabylie, osé s'adresser à la Kabylie comme l'a fait Ouyahia ces derniers jours. Un pas est certainement franchi pour le règlement de la crise, sans que le mouvement citoyen n'aura à dévier de sa ligne. Pour Mohand Iguetoulène, délégué d'Ath Jennad : “L'invitation du Chef du gouvernement pour un dialogue bilatéral archs-gouvernement ne peut être prise en considération avant la libération définitive et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen, leur libération ne doit faire l'objet d'aucun chantage et ne constitue nullement un préalable au dialogue. Il faut dire que seuls les citoyens, après concertation sérieuse et profonde, trancheront ultérieurement sur cette question de dialogue et la décision ne sera communiquée que par l'instance suprême du mouvement, à savoir l'Interwilayas”. S'agissant de la Coordination de Tizi Rached, un travail de réflexion a été élaboré. Trois éléments considérés significatifs ont été relevés : “Le discours élogieux fait à l'adresse du mouvement des archs et la reconnaissance de sa lutte légitime pour des idéaux démocratiques. Aussi, le sens de responsabilité chez les délégués est-il mis en exergue”. “Le représentant du pouvoir proclame un dialogue avec des représentants désignés par le mouvement et prend le soin de ne pas exclure de préalables (contrairement à la précédente invitation à un dialogue “sans préalable”). Cette nuance peut traduire une disposition de la part du pouvoir à accepter les conditions que poserait éventuellement le mouvement” et enfin, “fait important et substantiellement politicien, qui se donne pour effet d'acculer le mouvement dans ses derniers retranchements. Façon de jeter la balle dans le camp du mouvement. Le Premier ministre prend à témoin l'opinion nationale, donc le peuple algérien. Autrement dit, une fin de non-recevoir injustifiée de la part du mouvement équivaudrait à une fuite de responsabilité et une option pour l'affrontement. Une position qui aura des connotations nihilistes”. La prise en charge par les pouvoirs publics du contentieux Sonelgaz, né suite au refus de paiement des factures d'électricité, la présentation d'excuses de la part du directeur de l'ENTV à l'endroit de la population de la Kabylie pour le préjudice moral causé à ses citoyens à travers la manipulation durant le Printemps noir et notamment lors de la marche du 14 juin 2001, la révocation des indus élus et l'organisation de nouvelles élections. Toujours pour Tizi Rached, les garanties consisteront en la proclamation solennelle et publique par le président de la République de la satisfaction officielle de la plate-forme d'El-Kseur et la retransmission directe par le biais de la télévision des débats qui auront lieu dans le cadre du dialogue. Le peuple algérien sera ainsi pris à témoin et enfin en la présence de la presse nationale et étrangère lors des débats. K. S. En détention depuis le 30 septembre dernier Tahar Allik libéré hier K. S. Le délégué d'Ath Ghobri, en détention à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou depuis le 30 septembre, a enfin été mis en liberté hier. Le verdict a été rendu à l'issue d'un procès en appel renvoyé plusieurs fois déjà, après une première condamnation par le tribunal d'Azazga à une année de prison ferme. La peine a été réduite, hier, à huit mois de prison ferme. Tahar Allik a été donc libéré hier après plus de huit mois de détention. Des membres du collectif des avocats de la défense des délégués détenus du mouvement citoyen ont plaidé la défense de Tahar Allik.