Il ne reste désormais que 9 jours pour l'entame de la campagne électorale. Le signal est donc donné. A 30 jours de l'élection présidentielle, certains candidats au scrutin du 9 avril prochain ne semblent pas affectés outre mesure par la fièvre électorale. Le moment est, pour eux, à la réflexion, à l'analyse de la situation pour enfin dégager une stratégie électorale à même de s'attirer le maximum d'électeurs. S'il est vrai que la campagne électorale est la période durant laquelle les candidats auront toutes les latitudes, permises bien sûr par la loi, pour séduire l'électorat, il est aussi vrai que la période de précampagne est déterminante pour en donner l'image et l'avant-goût. Partant et conscients de ce principe, certains candidats à ce scrutin tentent de profiter de ces 9 jours avant l'entame officielle de la campagne électorale pour élaborer leur stratégie, tandis que d'autres multiplient leurs sorties médiatiques et campagnes de proximité pour faire valoir leurs programmes électoraux. Au Parti des travailleurs, on se soumet à un travail de fourmi à la veille de l'élection. Une tâche d'orfèvre et de métronome se prépare dans les coulisses de cette formation. Et tout marche comme souhaité par les militants, sympathisants et cadres du parti. Le PT, d'obédience socialiste, est, faut-il le reconnaître, parmi les rares partis n'ayant aucun problème interne et ce depuis déjà plusieurs années. Un gage de plus pour la secrétaire générale du parti, Mme Louisa Hanoune, qui table sur une réussite exemplaire de sa campagne électorale. Pour la période de précampagne, le parti a observé une série de sorties médiatiques à travers les conférences que tient régulièrement Mme Hanoune, et ses passages sur les chaînes de la Radio nationale. Et pour mettre probablement les derniers points de sa stratégie, le PT a tenu, hier, à Zéralda (Alger) son conseil national. La secrétaire générale du parti animera ce matin un point de presse qui s'inscrit dans le même cadre. Au Front national algérien (FNA), les choses ne sont pas reluisantes. Après l'annulation de sa conférence au CIP pour une histoire de pupitre, le président du parti, M.Moussa Touati, semble revenir de ses rêveries pour se rendre compte que sa campagne ne pourra être menée qu'avec ses propres moyens. «On doit s'adapter à nos moyens», nous a déclaré M.Touati, hier au téléphone. Plus explicite, il a indiqué que son parti manque de moyens financiers et matériels pour mener à bien sa mission. Quant au plan humain, notre interlocuteur a souligné que l'engagement de ses militants, hommes et femmes, est à même de réussir une bonne campagne. Pour cette période de précampagne, le premier responsable du FNA a déclaré qu'il visitera, avant l'entame officielle de la campagne électorale, le 19 du mois courant, trois wilayas du sud du pays pour animer des points et expliquer son programme électoral. Il s'agit de Tamanrasset, Adrar et Béchar. Pour la campagne, il touchera 38 wilayas alors que les 10 autres seront couvertes par d'autres cadres du parti. AHD 54 prépare sa campagne le plus normalement du monde et dans de bonnes conditions. «Nous sommes en précampagne avec nos propres moyens et ça marche au rythme algérien», nous a déclaré M.Aïssa Belmekki, chargé de communication du parti. Il a par ailleurs indiqué que son parti est en train d'étudier les points importants (meetings, sorties de proximité...) sur les-quels sera basée sa campagne électorale. Selon lui, le parti de Ali Fawzi Rebaïne prépare sa campagne sur la base de priorités régionales. Ainsi, sa stratégie de campagne partage le pays en cinq régions qui seront entièrement couvertes. Pour cette période, le chargé de communication de ce parti a souligné que sa formation se contente de mener un travail de proximité. Pour peaufiner toutes ces questions, le parti tiendra, selon notre interlocuteur, son conseil national demain et après-demain à Alger. Il a souligné que sa campagne sera axée sur la réforme des institutions de l'Etat, de la Constitution ainsi que sur le volet socio-économique. Pour les autres candidats, notamment Djahid Younsi, représentant du mouvement El Islah et Mohamed Saïd, candidat indépendant, son parti Parti liberté et justice (PLJ) n'étant pas encore agréé, ces 9 jours seront pour la «relaxation». Depuis l'officialisation de leur candidature par le Conseil constitutionnel, le 2 mars dernier, rares étaient leurs sorties. Quant au candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, un travail de proximité sans précédent est mené actuellement par les trois partis de l'Alliance réunis autour de son programme et ce à travers tout le territoire national.