Toutefois, ces annonces ne changeront pas de sitôt le quotidien de la gent féminine. C'est le même rite chaque année, lors des fêtes nationales et religieuses. Celles-ci se préparent des mois à l'avance pour finir en silence lorsque les citoyens et citoyennes après avoir atteint le paroxysme de l'euphorie et de la joie reposent soudainement les pieds sur terre. Le sol était jonché de papiers et de débris de pétards. Ce sont les «vestiges» du lendemain sur une «nouvelle Bataille d'Alger» alimentée en pétards par les Chinois. De mêmes que les roses, même si elles ne sont pas nombreuses, ces vestiges ont jonché le sol, elles aussi. C'est justement ce même phénomène qui s'est produit cette année avec deux fêtes simultanées, la Fête de la femme et celle du Mawlid Ennabaoui. Lors de la première, des rencontres, séminaires, sorties en tous genres ont été organisés aux quatre coins du pays. Des discours ont été prononcés à tout-va pour flatter l'ego de la femme qui fait face quotidiennement au machisme des hommes. D'autres discours ont été prononcés pour l'encourager à poursuivre son combat pour l'égalité des sexes et des chances dans une Algérie nouvelle, à l'instar de celui prononcé par le président de la République. Lors de son allocution à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme au Palais des nations, le chef de l'Etat a réitéré son engagement pour la cause féminine. Un engagement qui se traduit par la poursuite et le renforcement de sa politique entamée de «nominations de femmes à des postes jusque-là réservés aux hommes, notamment ceux de wali, ambassadeur, recteur d'université, président de cour et membre de gouvernement». Le Président a, en outre, instruit des membres du gouvernement de réserver un taux raisonnable de candidatures à des femmes désirant postuler pour des postes de directeur central et chef d'entreprise publique. Toute une série de mesures annoncées par le Président pour lui ouvrir des perspectives réelles lors d'une journée, au cours de laquelle la femme était à l'honneur. Toutefois, ces annonces ne changeront pas de sitôt le quotidien de la gent féminine, devant des mentalités fort empreintes de misogynie. Et ces femmes qui ont brillé le temps d'une journée, ont repris le lendemain leur train-train habituel. Un monde de brutalité où nombreuses sont encore les femmes violentées par leurs propres pères et frères et même par des étrangers. Elles étaient 9500 en 2008, mille de plus qu'en 2007. Quant à la célébration de la naissance du Prophète Mohamed (Qsssl), les festivités ne sont plus à décrire tant elles ont été tonitruantes.. Des bâtons de fumigènes, aux doubles bombes en passant par les toupies fusées et feux d'artifice, tous les ingrédients étaient réunis pour une nuit explosive. Les pétards tonnaient de partout et tout le temps, sur les places publiques, les balcons des immeubles, les aires de stationnement ou encore, dans les ruelles. Des moments qui ont duré jusqu'à l'aube. Le lendemain ce fut l'accalmie, et les rues ressemblaient à des champs de bataille. Beaucoup de travail pour les éboueurs, de douleurs pour les 100 blessés de ce Mouloud et de stress pour les autres qui se préparent à des fins de mois difficiles.