Rabat a accueilli, mercredi et jeudi derniers, la quatrième session du Conseil consultatif maghrébin qui a permis aux parlementaires du Maghreb de faire le point des travaux des commissions sectorielles, mais aussi, et surtout, confirmer la relance de l'Union du Maghreb arabe (UMA). C'est essentiellement à la reprise des structures de l'UMA que se sont consacrés, ces derniers mois, les responsables maghrébins malgré quelques obstacles ou réticences qui subsistent ici et là. Aussi, l'espoir est grand de voir l'Union du Maghreb reprendre une tâche sans doute ardue, mais néanmoins indispensable de construction du grand espace économique maghrébin. L'UMA, comme vient encore de le réaffirmer à Rabat le Conseil consultatif maghrébin, demeure «un acquis historique des peuples de la région et un choix stratégique irréversible visant à réaliser la prospérité, la sécurité et le développement global et à établir un partenariat avec les ensembles économiques régionaux et internationaux». Les parlementaires maghrébins appellent, par ailleurs, à poursuivre l'«action visant à assainir le climat et à réaliser une réconciliation arabe durable». Durant ces deux jours de travaux, le Conseil consultatif a eu à examiner nombre de questions relatives au parcours de l'UMA, du rôle qui doit être celui du Parlement maghrébin dans la consolidation des relations intermaghrébines et s'est penché enfin sur le volet afférent au partenariat du Maghreb avec l'Union européenne. Il est patent que l'UMA a pris un retard considérable dans sa construction du fait de contingences non pas externes, mais internes au Maghreb, qui pouvaient, qui devaient même, ne pas interférer dans le fonctionnement normal des structures de l'Union du Maghreb. Ce qui n'a pu être le cas après le gel imposé par le Maroc, l'un des membres importants dans le canevas d'édification du Grand Maghreb. Il convenait, rapport à la vérité historique, de rappeler les conditions dans lesquelles fut suspendu le fonctionnement des structures de l'UMA. D'autant plus que la question du Sahara occidental— sur laquelle a focalisé le Maroc— était prise en charge par le Conseil de sécurité de ll'ONU. Aussi, il est heureux pour le devenir du Grand Maghreb que les Marocains reviennent à de plus justes proportions des choses. Ce qu'il faut donc retenir de la quatrième session du Conseil consultatif est que les parlementaires maghrébins se sont engagés à «relancer (durablement) le processus d'intégration» du Grand Maghreb, cela en dépit des obstacles et autres carences sur le chemin de l'Union. De fait, le Maghreb, de bonne grâce ou autrement, est condamné par les événements et par son environnement immédiat (cf. la mise en place de l'élargissement de l'Union européenne) à construire son espace unitaire. D'autant qu'individuellement, aucun Etat maghrébin n'a de chance de survi-vre par ses seuls moyens dans un voisinage où les mots clés sont aujourd'hui globalisation, mondialisation. Dès lors, ce n'est pas sans raison que le Conseil consultatif «se félicite de la poursuite du dialogue des «5+5» qui est à même de contribuer à la consolidation du respect et de la confiance mutuelle, à l'instauration de la sécurité et de la stabilité dans la région» réitérant, par ailleurs, que «le partenariat avec l'Europe doit garantir les droits des peuples de l'UMA à l'édification d'économies solides». Notons que le Conseil consultatif maghrébin a appelé «à la levée immédiate de l'embargo injuste imposé à la Libye» de même qu'il condamna «vivement les assassinats et les liquidations physiques pratiquées par Israël, contre le peuple palestinien et ses dirigeants» exprimant «son soutien à l'Intifadha et appelle à la protection internationale du peuple palestinien».