Le règlement de la crise de Kabylie se précise chaque jour davantage. Aux sorties publiques, entreprises par les formations politiques, telles que le RND, l'ANR et le FLN, s'est ajouté, depuis hier, celle du Comité populaire de la wilaya de Béjaïa (Cpwb). Tous ces acteurs politiques donnent l'impression de s'inviter au dialogue, à la veille d'une rencontre ordinaire des ârchs que la ville de Sidi Aïch abritera pour la deuxième fois consécutive, et ce dès demain. Dans une déclaration qui nous est parvenue, hier, le Cpwb estime que «le pouvoir algérien continue dans sa politique de la carotte et du bâton», en expliquant que «cherchant à privilégier le dialogue, il (le pouvoir) continue à passer outre aux conditions minimales qui doivent asseoir à la mise en route de ce même dialogue». Les délégués de cette structure, dont la présence sur le terrain n'est pas régulière, rappellent que «les six détenus à la maison d'arrêt de Sétif ont été d'un apport considérable à l'élargissement du mouvement populaire dans les régions arabophones». Tout en jugeant que «leurs inscriptions au registre de droit commun est la pire des injustices et des calomnies montées par le pouvoir», les animateurs du Cpwb affirment que «leur élargissement lors de la visite du Président à Sétif aurait été un signe fort de la volonté du pouvoir de trouver une solution sérieuse à la crise». S'estimant «la matière grise du noble mouvement populaire», le Cpwb déclare avoir attendu vainement les autres tendances du mouvement revenir à l'unité de l'action pour agir. A cet effet, il a été retenu, à l'issue de la rencontre de Tichy, d'organiser «une action d'envergure nationale qui est à construire dans le rassemblement le plus large». Dans l'immédiat, le Cpwb appelle la population à «venir consciemment» au meeting, qui sera suivi d'une marche, mercredi, à Kherrata (50 km de Béjaïa). Par ailleurs, la coordination intercommunale de Béjaïa se réunira dès demain à la salle des fêtes Sempac de Sidi Aïch pour un conclave ordinaire, dont l'ordre du jour n'a pas été communiqué. Mais on croit savoir que les débats seront focalisés sur l'action d'envergure à retenir pour la célébration du 53e anniversaire du Congrès de la Soummam. Le principe étant déjà retenu, lors du conclave de Taskeriout, les délégués de la Cicb vont donc tenter de définir la nature de l'action. Cela, aux côtés des questions de l'heure, telles que le dialogue qui «semble susciter beaucoup de convoitises», fait-on savoir au niveau des ârchs qui estiment en aparté que «le forcing des partis politiques n'a de mérite que celui d'éclairer sur leur volonté de s'impliquer dans le processus», en rappelant le principe cher aux ârchs, selon lequel « il n'y a d'interlocuteur que l'interwilayas dans le règlement de la crise de Kabylie » qui passe inévitablement par «la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur».