Une vingtaine de délégations était présente pour faire le bilan des actions. De revers en revers, la Coordination intercommunale de Béjaïa ne finit pas de manger son pain noir. Après la défection des citoyens constatée lors de la quasi-totalité des actions de rue, voilà qu'elle est aussi boudée par les parents et familles de martyrs et de blessés du Printemps noir. Pour sa troisième tentative de les réunir, la Cicb n'a eu à accueillir qu'une poignée de personnes. Elles étaient, en effet, à peine une dizaine à répondre favorablement à l'invitation de la Cicb ce week-end à Souk Oufella. C'est donc le troisième échec essuyé par l'Intercommunale pour réunir cette frange de la société, même si pour expliquer cette défection on ressort de nouveau l'argument du «manque d'information». Mais il faut dire que l'affaire dite «des indemnisations» n'est pas étrangère à ces «fiasco» à répétition. A ce sujet, les délégués et les familles de martyrs semblent ne pas être sur la même longueur d'ondes. Pour revenir au conclave, une vingtaine de délégations était présente pour faire le bilan des actions. Au-delà du fait que l'ensemble des délégués a reconnu la faiblesse de son engagement et le reflux en matière de mobilisation sur fond de débats houleux, il y a lieu de noter cette nouvelle stratégie de lutte qui prend forme. Désormais, on ne parle plus d'action de rue. L'option pour un planning de conférences-débats et meetings de proximité dénote largement cette nouvelle orientation en matière de stratégie axée, dorénavant, essentiellement sur un travail politique de fond éloignant par la même occasion le bruit de rue qui «n'a porté que préjudice», disait en substance un délégué très en vue. «Etant la matrice du mouvement, il est urgent d'aller vers le citoyen pour l'informer et l'écouter en même temps», avancent les animateurs les plus soucieux de cette situation «fort préoccupante». Par rapport aux détenus et leurs familles, les «conclavistes» préconisent la multiplication des actions de solidarité morale et matérielle. En matière de perspectives, les ârchs de Béjaïa partiront à la prochaine rencontre de l'Interwilayas avec l'idée de défendre à fond la tenue d'une conférence nationale pour la citoyenneté qui reste leur cheval de bataille. Dans une déclaration sanctionnant les travaux de cette rencontre, la Cicb ne parle plus de «mobilisation citoyenne massive», et se contente de «remercier les citoyens qui ont répondu favorablement à la marche du 19 mars» en notant avec regret «le retour des dinosaures qui mèneront le pays vers un avenir incertain». A ce propos, elle réaffirme que «les propositions du mouvement citoyen restent l'unique moyen de sortie de crise». Notons, enfin, le retour sur la scène politique du Comité populaire de la wilaya de Béjaïa qui, dans une longue déclaration, revient sur l'actualité politique ne manquant pas, au passage, de descendre en flammes, sa rivale, la Cicb. Les contradictions et maladresses de l'Intercommunale aux appels fait à l'endroit de l'ONU, Chirac en passant par le caractère scellé et non négociable de la plate-forme d'El-Kseur, sont autant de points soulevés par la Cpwb qui donne l'impression de vouloir se réinvestir de nouveau dans la crise de Kabylie. Pour ce faire, il a d'ores et déjà programmé une rencontre de travail et de réflexion avec toutes les bonnes volontés les 27 et 28 du mois en cours à Béjaïa. Nous y reviendrons en détails.