Les clandestins activent de jour comme de nuit en toute quiétude. Certainement, à l'instar des autres wilayas du pays, la gestion du transport est des plus anarchiques et ne semble guère inquiéter les services concernés. Profitant indubitablement de cette situation et face aux carences des uns et au laxisme des autres, le transport clandestin s'organise tant bien que mal et prend en quelque sorte une proportion importante, particulièrement ces dernières années où l'on voit apparaître, au niveau de quelques quartiers de la ville de Biskra, des stations de taxis clandestins. Apparemment, la compression massive des effectifs au niveau des grandes entreprises et la dissolution d'autres y est pour beaucoup dans la mesure où les compressés ont investi leur pécule de départ dans l'achat d'un véhicule pour s'adonner à cette activité qui leur permet de faire vivre leur progéniture dignement en attendant des jours meilleurs. Les plus importantes de ces stations sont celles du Bd des Frères Menani et la rue Badi Mohamed, en plein centre-ville. L'état de ce parc varie selon le quartier, mais, en général, il est bien entretenu. Le service est on ne peut plus correcte à tout point de vue (accueil, propreté du véhicule, tenue du conducteur), ce que vous ne trouverez pas chez les chauffeurs de taxi officiels, qui ne remplissent aucune de ces qualités prévues pourtant dans le cahier des charges et ce, par manque de rigueur à tous les niveaux. Certains fraudeurs mettent le paquet pour l'acquisition de véhicules récents et de surcroît de marque ou carrément neuf. Commerce oblige, plus le véhicule est luxueux, plus la recette est bonne, vous répondra-t-on. La plupart des fraudeurs questionnés reconnaîtront que c'est une activité lucrative, mais pas stable. Les meilleures périodes restent les week-ends surtout la saison estivale avec son rush de personnes, les veillées tardives, ainsi que les mariages. Par ailleurs, en hiver l'activité baisse, mais on arrive à faire vivre sa famille. Pour les tarifs, ils sont généralement alignés sur ceux des chauffeurs de taxi. Par exemple, une course en ville est de l'ordre de 40 DA, les autres trajets se négocient, mais les prix restent abordables. Bien que cette activité soit illégale, force est de reconnaître qu'elle rend d'énormes services aux usagers et vient palier les insuffisances du transport en général, particulièrement les contrées mal desservies. Leur nombre est inconnu, mais il est assez important. Ils activent de jour comme de nuit en toute quiétude et dans un certain sens le qualificatif «clandestin» est devenu impropre.