Ayant connu une urbanisation frénétique dans les années 1980, cette commune vit actuellement dans la léthargie. Disposant d'atouts non négligeables, notamment sa situation géographique en bordure de la voie express Alger-Blida, sa proximité de la capitale (20km), tout près de l'axe ferroviaire Alger-Oran, un climat encore sain, Birtouta est pourtant en proie à d'énormes difficultés qui empoisonnent le quotidien de ses citoyens. En effet, il y a à dire sur cette commune et sans doute beaucoup plus à faire dans divers domaines. À commencer par l'eau qui ne coule dans les robinets qu'une heure par jour, pour ceux qui habitent les étages inférieurs s'entend, parfois tous les deux jours avec une pression ne permettant pas d'en stocker suffisamment pour atteindre le prochain lâcher. Des citoyens qui nous ont saisis racontent que paradoxalement cet été au lieu de connaître une amélioration avec la prise en main de la gestion de ce produit par l'ADE, la situation s'est gravement détériorée avec des coupures de 4 à 5 jours du précieux liquide. Ce qui ajoute au calvaire de la population prise en otage, et le mépris affiché par les principaux concernés, l'APC hier et l'ADE aujourd'hui, qui n'ont a aucun moment songé à approvisionner leurs abonnés ou du moins trouver une solution au problème. Dans cette commune de 25 000 habitants, aux portes de la capitale dont elle dépend sans pour autant jouir de ses avantages, rares sont les foyers qui ne disposent pas d'une bâche à eau, de citerne ou de surpresseur. La plupart des ménages optent, pour plus de sécurité, pour l'attirail complet du parfait sourcier. Les citoyens se demandent d'ailleurs pourquoi les responsables concernés s'obstinent à puiser l'eau de la nappe phréatique de la commune au lieu de se faire raccorder au réseau de la capitale alimenté par le barrage de Keddara, à l'instar de la commune de Khraicia située à 5km en amont. Ce faisant, il permettrait à la nappe de se renouveler. Un autre problème, et non des moindres, soulevé par la population est relatif à l'électricité dont l'alimentation est caractérisée par une très grande instabilité. Les fréquentes coupures de courant ont conduit les commerçants et même certains foyers à se doter de groupes électrogènes pour préserver leur marchandise. Sur le plan de l'urbanisation, le visiteur est frappé par l'état anarchique qui caractérise les constructions où la laideur et les dépassements sont une constante dans les nouveaux lotissements. L'absence des services communaux est flagrante et a conféré un aspect des plus vils à des ensembles censés constituer des espaces aérés, homogènes et offrant une certaine harmonie dans leur conception. Le manque d'autorité quand ce n'est pas l'absence de l'Etat a favorisé l'émergence de constructions (villas) à l'intérieur même des cités. Nous avons relaté dans ces mêmes colonnes des cas flagrants de dépassements demeurés dans l'impunité. On peut citer un exemple frappant de construction illicite sur un terrain prévu initialement comme espace vert au profit des habitants de la cité des 50 logements. Le propriétaire de ladite construction, silence de l'APC aidant, n'a même pas été inquiété par les riverains qui avaient durant des mois défendu bec et ongles l'espace leur revenant de droit en saisissant les autorités concernées, en vain. Un exemple édifiant de complicité. Ainsi des activités industrielles ont émergé dans cette commune sans enquête préalable de commodo et incommodo mettant en danger réel de santé des riverains. Dans certains cas, des plaintes ont été adressées aux instances compétentes à savoir l'APC, la daïra, la wilaya sans aucun aboutissement. C'est à croire que ces personnes qui défient impunément les lois de la République ne craignent pas d'être inquiétées un jour. Quant à l'état des routes, ce n'est guère mieux. Hormis l'artère principale qui traverse la commune, et encore, la voirie semble ne pas constituer une de leurs priorités. Et ce n'est certainement pas forcer le trait que de relever l'état de saleté dans lequel se trouve cette commune dont les rues et les ruelles doivent implorer en silence la clémence divine pour qu'il pleuve plus souvent, la main de l'homme semblant curieusement atrophiée dans son cas. D'autres volets ayant trait au foncier, à l'éclairage public, aux services publics de manifester des carences n'ont pas été traités. Nous y reviendrons. A. F.