L'artiste le plus primé de l'histoire des Victoires qui récompensent les meilleurs artistes de la chanson française. «La mort vient à nouveau de frapper la grande famille des artistes français. Alain Bashung, un géant parmi les géants de la scène musicale française, a tiré sa révérence, samedi à l'âge de 61 ans», a annoncé le producteur Garance Productions dans un communiqué. Il est décédé des suites d'un cancer du poumon à l'hôpital St-Joseph de Paris. Alain Bashung, de son vrai nom Baschung, était né le 1er décembre 1947 dans le XIVe arrondissement de Paris, d'une mère d'origine bretonne et d'un père qu'il n'a jamais connu. Au début des années 60, âgé d'une vingtaine d'années, il abandonne ses études de comptabilité pour se lancer dans la musique. Il chante ses premiers titres sous son vrai nom, avant d'abandonner le «c» de Baschung et de rencontrer au début des années 70 Dick Rivers, pour qui il écrira plusieurs chansons. Bashung occupait depuis quelques années une place de premier plan sur l'échiquier de la chanson française, celle d'un artiste à l'aura importante, capable de séduire le grand public comme les amateurs éclairés. L'artiste connaît le succès public grâce à l'album Pizza (1980) et ses tubes Vertiges de l'amour et Gaby, deux titres qui lui ouvrent les portes des grandes salles de concert. Il collabore ensuite avec Serge Gainsbourg, alors en pleine période reggae, sur Play blessures, qui sort en 1982. Viendront ensuite Figure imposée (1983), et les années de collaboration avec le parolier Jacques Fauque sur Novice (1989), et Osez Joséphine (1991), album qui marque un virage artistique mais qui lui offrira pourtant un nouveau succès public avec le titre éponyme et Madame rêve. D'autres tubes jalonneront les années 90, tels Ma petite entreprise sur l'album Chatterton (1994), ou La nuit je mens, issue de Fantaisie militaire, plébiscité par la critique à sa sortie en 1998. Bashung reviendra en 2002 avec L'Imprudence, avant Bleu pétrole en 2008. Sa dernière apparition publique avait eu lieu lors des dernières Victoires de la musique, le 28 février dernier. Il y avait remporté trois nouveaux trophées, s'ajoutant à huit autres obtenus précédemment. Un triplé qui faisait de lui l'artiste le plus primé de l'histoire des Victoires, qui récompensent les meilleurs artistes de la chanson française. En janvier, le chanteur avait aussi reçu la reconnaissance de l'Etat français en recevant des mains de son président, la Légion d'honneur. Célèbre pour ses chansons, ce père de deux enfants était également acteur, et était notamment apparu au cinéma dans Le Cimetière des voitures en 1981, Le Beauf en 1987, L'Ombre du doute en 1993, La Confusion des genres en 2000, ou encore La Bande du drugstore en 2002. Le parcours d'Alain Bashung est sans nul doute très riche. Il est inscrit en lettres d'or sur les sentiers de la création française.