Malgré le froid et l'humidité, l'assistance estudiantine était nombreuse. Le président du FNA et le premier secrétaire national du FFS se sont prêtés à une véritable confrontation, voire à une bataille politique. Invités par le comité de la résidence universitaire pépinière «17 Octobre», Moussa Touati du FNA et Karim Tabbou du FFS ont défendu chacun sa thèse. Plaidoirie, réquisitoire. Alors que Moussa Touati a défendu sa participation à l'élection présidentielle d'avril, Karim Tabbou a tenté de battre en brèche les arguments du premier en soutenant le boycott. Malgré le froid et l'humidité, l'assistance estudiantine était nombreuse au point que les organisateurs ont été obligés de recourir à une projection murale et sonore vu l'exiguïté de la salle omnisports. D'emblée, Moussa Touati a critiqué les partisans du boycott qui arrange beaucoup plus, selon lui, les tenants du pouvoir que l'opposition dont il se revendique. «Si nous ne participons pas massivement avec vigilance à tous les niveaux, nous ne pourrons pas changer les choses, notamment pour les jeunes dont l'avenir est incertain», a déclaré le président du FNA se démarquant ainsi de la politique de la chaise vide. «En avril, il va falloir provoquer une révolution électorale», a-t-il clamé, mettant ainsi en garde «contre toute velléité abstentionniste». Pour Moussa Touati, «le vote est un moment capital pour faire valoir sa citoyenneté mais aussi un engagement pour faire face à toute tentative de fraude» et de souligner que «l'abstention n'a jamais été une solution, au contraire, elle a éloigné ses partisans, à chaque fois, de l'opportunité de prendre leur destin en main». Un concept que rejette Karim Tabbou qui soutient qu'«il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre». Abordant les perspectives d'avenir, M.Touati a mis en avant les grandes lignes de son programme qui fait la part belle à «la ressource» et au «potentiel» humain dans le développement du pays, plaidant à ce titre pour «un changement radical et scientifique». Dans ce contexte, il a fait part d'initiatives parmi lesquelles figurent la réhabilitation des compétences et leur implication dans la prise de décision, la réforme du Service national, le développement de l'agriculture et la préservation du foncier agraire.