Selon des sources généralement bien informées, le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed est en train d'aider les dirigeants de l'ex-FIS à l'étranger à monter leur congrès. Des émissaires ont été ainsi envoyés un peu partout en Europe, pour porter aide morale et financière au parti dissous. Le FFS, qui a toujours montré une disponibilité pour le parti d'Abassi Madani, même s'il ne partage pas la tendance politique, avait déjà conclu avec celui-ci un contrat politique à Rome, en 1995, avec Abdelhamid Mehri du FLN, Louisa Hanoune du PT et Abdallah Djaballah d'Ennahda. A l'époque, c'était Anouar Haddam, représentant parlementaire du FIS aux USA, qui était l'interlocuteur d'Aït Ahmed. Le président du FFS voulait, sur les conseils de l'Internationale socialiste, piloter un mouvement politique visant à établir un retour du processus électoral comme seule solution pour le règlement de la crise et un retour à la paix. Mais depuis, le FFS a pris ses distances par rapport à l'ex-FIS en particulier, après qu'Anouar Haddam eut approuvé l'attentat meurtrier du boulevard Amirouche, qui avait coûté la vie à une quarantaine de personnes. En réalité, c'est Mustapha Brahimi, financier de l'ex-FIS, établi en Suisse, qui a rétabli les ponts entre le FFS et l'ex-FIS et qui réussi à convaincre Aït Ahmed de l'aider à organiser le congrès de son parti. Pour Aït Ahmed, le règlement de la crise politique actuelle passe inéluctablement par une solution politique qu'il explique, d'ailleurs, dans son mémorandum adressé au pouvoir et qui appelle à la libération des prisonniers politiques, en l'occurrence Ali Benhadj et Abassi Madani, et l'instauration d'un dialogue ouvert et direct entre le pouvoir et l'opposition. Du côté du parti dissous, des informations émanant du courant proche de Mourad Dhina (principal coordinateur pour l'organisation du congrès du parti dissous), ont affirmé, jeudi, qu'Abdelkader Omar est arrivé aux Pays-Bas et a rejoint Ali Amar, responsable du comité de préparation du congrès. Il n'est pas exclu qu'Abdelkader soit porteur d'un message d'Abassi Madani à Dhina, l'invitant à mettre un terme aux conflits qui subsistent actuel-lement entre les pour et les contre la tenue du congrès. Rappelons que l'actuel représentant du FIS à l'étranger, Rabah Kébir, son porte-parole, Ould Adda, ainsi que l'un des fondateurs légalistes du parti dissous, Abdelkader Boukhamkham, s'opposent fermement à la tenue de ce congrès, affirmant que c'est un moyen qui exclut les chefs historiques du parti au profit d'élus installés à l'étranger. De son côté, la branche armée du parti dissous, composée respectivement de Madani Mezrag, d'Ahmed Benaïcha, de Ali Benhadjar et de Mustapha Kertali, s'oppose à la tenue du congrès à l'étranger et préfère son organisation en Algérie. Enfin, pour sa part, Abassi Madani, qui a apporté son soutien à l'idée de la tenue d'un congrès à l'étranger, voudrait placer son homme de confiance, Mourad Dhina, et son fils Oussama pour diriger l'aile politique à l'étranger de l'ex-FIS.