Le gouvernement belge se distingue par un comportement nuancé en direction des bases de l'ex-FIS. «L'ex-FIS, est-ce un simple parti politique en exil ou sert-il de couverture au terrorisme?». La presse belge, notamment la télévision, a donné libre court à ses commentaires sur «le congrès clandestin du FIS dissous» à Bruxelles. La presse bruxelloise rapporte l'existence d'une série d'enquêtes policières sur certains organisateurs du congrès. Tout a commencé lorsqu'une sénatrice socialiste avait publiquement, sur la chaîne belge RTBF, annoncé l'ouverture d'une information judiciaire, en réaction à l'annonce par la chaîne satellitaire, Al-Jazira, de la tenue secrète du congrès. Même si certaines autorités officielles du royaume belge refusent de confirmer les informations sur l'enquête, il n'en demeure pas moins que des sources policières n'infirment pas l'ouverture à leur niveau d'un dossier relatif aux activités suspectes des cadres de l'ex-FIS à l'étranger. «Les déplacements clandestins de certains membres du parti dissous, pourtant tenus de ne pas quitter les pays d'accueil, méritent un suivi de très près», a indiqué une source proche des services de sécurité du royaume. Cela étant, les commentaires de nos confrères ont considérablement gêné le gouvernement belge, ce dernier s'étant distingué par un comportement nuancé en direction des bases de l'ex-FIS en Belgique. Le même Exécutif a, à en croire des sources bien informées, demandé aux congressistes des explications sur une résolution contradictoire qui stipule le rejet du terrorisme, mais maintient l'option du djihad en ce qui concerne l'activité du parti dissous en Algérie. Une approche qui en dit long sur la volonté de soutenir le GIA et le Gspc, déclarés par les Etats-Unis organisations terroristes à éradiquer. Depuis les événements du 11 septembre, les pays européens n'ont pas cessé de donner des signaux forts aux partis et aux organisations islamistes en exil contre tout attachement à un mouvement armé. L'enquête effective ou supposée de la Belgique sur certains congressistes de l'ex-FIS, explicite-t-elle cette logique? Avant la Belgique, la France a, quelques jours auparavant, franchi le pas, en prenant de court les dirigeants de l'ex-FIS. En effet, la justice française a décidé d'expulser des Franco-Algériens jugés et condamnés pour lien avec le terrorisme. Il se trouve, cependant, que des militants de l'ex-FIS sont déjà dans le collimateur. Rejeté par certains membres influents écartés de la direction de l'ex-parti et soumis à une autre attitude de la part des pays d'accueil, l'ex-FIS semble franchir une zone de turbulences, tant sur le plan interne qu'externe. Déjà la décision de la France de revoir sa politique d'octroi du droit d'asile politique a suscité un certain désarroi chez les dirigeants de l'ex-FIS. Par ailleurs, les observateurs ne sont pas près de renoncer à l'idée que l'Europe n'a pas encore décidé de lâcher définitivement la direction du FIS à l'étranger.